Le Cargö
9 cours Caffarelli
14000 Caen
02 31 86 79031
Le ton est donné dès leur entrée sur scène, les décennies passent et on se demande jusqu’où ils vont nous emmener !
L’autre est plus précieux que le temps « Il est son miroir, tout et son contraire, ce qu’on ose pas dire, ce qu’on ose pas faire… »
C’est certain, la soirée s’annonce sous les meilleurs auspices.
Au fil de leurs nouveaux titres lumineux et généreux et de leurs reprises, Ange nous plonge et nous replonge dans son univers extraordinaire, ce mélange de rock, de classique, de folk au cœur des légendes qu’il nous offre avec toujours autant de fougue, un univers fantastique et poétique.
Oublié les rides et les cheveux blancs, ceux de l’incomparable Christian Décamps et les nôtres, nous sommes sous l’effet d’un élixir de jeunesse et la fougue qui va avec, dans cet énorme moment de partage et de communion où le bonheur est palpable. Nous nous sentons pousser des ailes.
Si Prévert disait « Essayons d’être heureux, ne serait-ce que pour l’exemple » ce soir nous le sommes réellement grâce à l’immense générosité de cet Ange Heureux !
Heureux ! « Comme un poisson dans l’eau, avec presque rien, des petits riens qu’on allume, avec presque tout il suffit d’un rien, juste un peu d’envie sous la lune… »
Les nouveaux textes qu’ils nous livrent sont un pur bonheur, distillés avec toujours autant de puissance et d’audace, c’est sûr on atteint les sommets. « Sur la saveur humide d’un gazon pudique, la salive, les regards se croisent, caresses ludiques, réchauffement climatique, pics de chaleurs en Extase, c’est comme une histoire qui n’en finit pas. il va falloir mettre un sperme à tout ça. Ainsi va la vie, ainsi va l’amour, divine comédie. »
Soudain un ange passe au Cargö, lorsque que Tristan Décamps, époustouflant au chant et aux claviers, reprend Harmonie et nous offre un instant de grâce, la voix de Tristan nous prend aux tripes (eh oui normal !) C’est tout juste magnifique !
Les morceaux s’enchainent pour faire de ces moments une nuit magique « La nuit gisait splendide, une vénus sans pudeur cambrait sa proue à la grande ourse « , avec un Christian toujours aussi, je dirais même encore plus théâtral et magistral en Capitaine cœur de miel.
Père et fils sont superbement servis par le trio que forment Ben Cazzulini (batterie et percussions), Thierry Sidhoum (basses), tous magnifiques, et Hassan Hadji, stupéfiant, le diable qui s’envole à la guitare et nous envoie sur Cythère, ce garçon est un tueur !
Une petite dernière pour la fin, qu’ils nous resservent parce que jamais on ne s’en lasse « Et puis y a la toute vieille qu’en finit pas d’vibrer et qu’on attend qu’elle crève vu qu’c’est elle qu’a l’oseille et qu’on écoute même pas c’que ses pauvres mains racontent. Faut vous dire, Monsieur que chez ces gens-là on n’cause pas, Monsieur on n’cause pas, on compte… »
Après deux heures de ce magnifique voyage, le bonheur se lit sur les visages, nul doute ces Ange sont éternels, l’avenir leur appartient et nous appartient.
Je quitte le navire sous la pluie mais sans sentir les gouttes, la tête dans les nuages et des étoiles plein les yeux.
Chant Christian Décamps
Guitares Hassan Hadji
Basses Thierry Sidhoum
Batterie et percussions Ben Cazzulini
Chant et claviers Tristan Décamps
“À la case poésie, on coche, on fait partie du rêve.
On adhère, on découpe selon les pointillés...
À la case poésie, on coche et l'on signe pour le rêve...
La plume et l'encrier...
On est des souffleurs de vers...” – Ange