K’fé littéraire au K’Rabo

La gastronomie au cœur de nos lectures

 

Le K’Rabo

2 rue de la Pommeraie

61210 Rabodanges

02 33 12 63 78

 

Un K’fé littéraire pas comme les autres ce jeudi 5 mai au K’Rabo. Les invités de marque étaient les lecteurs qui se retrouvent habituellement au Cercle de Lecture du samedi matin, et les gourmands qui sont venus partager ce très sympathique temps d’échange. Tous étaient chargés de deux missions : venir parler de la gastronomie à travers la littérature d’une part et d’autre part, faire déguster à l’assemblée une de leur réalisation.

Missions accomplies.

Nous vous proposons extraits, images et ouvrages qui vous feront saliver.

 

 

Les bonnes manières au Moyen Age

 

Les bonnes manières étaient de ne pas se moucher dans la nappe.

« Installés sur des bancs – d’où le mot banquet -, les invités ne disposaient ni de fourchettes, ni de serviettes … ni même d’assiettes ! Celles-ci consistaient en une épaisse tranche de pain, le tranchoir, fréquemment attribuée à deux personnes à la fois. Généralement cette promiscuité s’appliquait aussi aux ustensiles disposés sur la table : l’écuelle, la cuillère et le gobelet. Pour prélever les aliments solides, restaient le couteau – que le mangeur apportait avec lui – et les trois premiers doigts de la main droite généreusement essuyés sur la nappe. »

 

Les épices : pour le goût et la santé.

« Rien n’a davantage caractérisé la haute cuisine médiévale que sa passion pour les épices. Cet engouement nous a même valu l’expression : payer en espèces – comprenez en épices – car nombre de transactions étaient alors réglées en mesures de poivre, de safran et de cannelle…

Balayons une idée reçue forgée au XIXème siècle : les épices n’ont jamais eu pour fonction de conserver les aliments -un rôle dévolu au sel, à l’huile et au vinaigre-, ni celle de masquer le goût de la chair faisandée…

Pourquoi donc les trois quarts des plats étaient-ils saupoudrés d’épices ? Pour permettre aux convives de conserver la santé. Censés faciliter la digestion, ces aromates venus d’ailleurs étaient auréolés de vertus curatives… »

Extraits de la revue Géo Histoire : A Table ! Huit siècles de gastronomie française.

Blog préféré de Christiane : La cuisine de Bernard.

 

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Découverte d'un Grand chef

 

Devant une assemblée très attentive, Philippe nous a fait partagé son coup de cœur pour Thierry Marx et nous recommande son dernier livre Le dictionnaire de ma vie.

Thierry Marx grandit dans le quartier de Ménilmontant, son grand-père, Marcel Marx, était un artisan plombier réfugié juif polonais, communiste durant la seconde guerre mondiale. Il se dit lui-même né entre Belleville et Ménilmontant de parents immigrés juifs polonais. Sa mère était laborantine et son père travaillait dans le bâtiment. Il rêve de devenir boulanger en traînant devant la boulangerie de Bernard Ganachaud, inventeur de la flûte Gana. Pendant ses années de collège, lui et ses parents déménagent dans la Cité de Bois l’Abbé de Champigny sur Marne. Avec un cursus scolaire médiocre, on refuse de l’intégrer à l’école hôtelière comme il le souhaitait et on l’oriente en mécanique générale où il ne restera pas plus de trois mois.

Pour Thierry Marx, la cuisine est un lien social et va au-delà du fait de nourrir les gens, il a un parcours totalement atypique et particulièrement riche. Chef du Mandarin Oriental à Paris, il intervient dans les prison, a participé aux Restos du cœur, il ouvre à Paris, dans le quartier de Ménilmontant, une formation gratuite aux métiers de la restauration baptisée « Cuisine, mode d’emploi(s) » et destinée en priorité aux jeunes sans diplômes et aux personnes en réinsertion ou en reconversion professionnelle. Il pratique et enseigne les arts martiaux, sa philosophie de vie s’inspire beaucoup de celle des japonais, un pays qu’il connait bien.

Un parcours de vie et un personnage passionnant à découvrir.

Le conseil de Philippe : le souci en cuisine est souvent le temps de cuisson et la bonne température, un site à consulter https://www.cuisinebassetemperature.com/

 

 

La recette de Viviane : le Chichoumé

 

Avec une maman tenant un bar restaurant, Viviane a vécu toute son enfance au milieu d’une cuisine entre ravioles et chichoumé, et son fameux tiramisu.

 

Pour faire le Chichoumé : il suffit de prendre des restes de viandes et de les accommoder avec des poivrons, aubergines, oignons, courgettes, le tout revenu avec une boite de tomates pelées.

 

 

 

Poésie et Gastronomie

 

Une jolie trouvaille de Sylvie, ces menus présentés sur le paquebot Liberté en 1957. La première page est une illustration des fables de La Fontaine, elle s’ouvre sur le menu lui-même et se ferme par la fable.

 

Son second coup de cœur : un autre moment de poésie signé François Morel. Le billet de François Morel du vendredi 7 février 2020.

« Le monde est violent. Le monde est à feu et à sang. On s’invective. On s’insulte. On ne s’écoute plus. Sur les réseaux asociaux, on s’engueule, on s’injurie, on se pourrit. Alors, un peu de douceur, d’amitié, de gentillesse…

      Je vous ai apporté du pâté-croûte

      Parce que les fleurs c’est périssable

      Et le pâté-croûte c’est tellement bon

      Bien que les fleurs soyent plus présentables

      Surtout quand elles sont en bouton…

Moi qui ne suis pas champenois, je ne dis pas « pâté-croûte » mais « pâté en croûte ». Le pâté en croûte aurait pu être le symbole de la macronie, si elle en cherchait un au lieu d’une cohérence, car le pâté en croûte est « en même temps » une entrée et une pâtisserie, « en même temps » un hors-d’œuvre et un gâteau qui sollicite « en même temps » une pâte feuilletée ou brisée et de la charcuterie. Le pâté en croûte, qu’on se le dise, est une charcuterie pâtissière, une pâtisserie de cochon.

Le pâté en croûte ne date peut-être pas de la plus haute antiquité mais du moyen-âge. Il constituait une des bases de la cuisine seigneuriale. La croûte du pâté servait à la cuisson et à la conservation de la viande mais comme la croûte était bonne, pas con, on l‘a mangée…

Pourquoi je pense à cette affiche disparue, enseigne de la maison  Noblet, charcutier traiteur, qui se trouvait dans le 14éme arrondissement de Paris, à l’angle de la rue d’Alésia et de la place Victor Basch, une petite fille en robe rouge, ingénument cynique devant un joli cochon rose  prêt au sacrifice « Pleure pas grosse bête, tu vas chez Noblet !» …

 

 

 

"Un gourmet est un goinfre qui se modère" Francis Blanche

 

Recette du chef :

Choisissez 12 auteurs normands bien talentueux et laissez-les macérer pendant plusieurs mois. Quand leurs 12 nouvelles ont bien maturé, disposez les harmonieusement dans un recueil, ajoutez quelques crimes et deux ou trois meurtres bien saignants, pimentez d’une pincée d’humour, arrosez d’une sauce épicée et servez bien chaud…

Bonne dégustation…

Sur le thème La cuisine normande façon polar, Jack Lamache nous propose quelques titres des nouvelles que l’on trouve dans ce quatrième recueil de la série « Les douze sales polars. »

Puis il nous recommande les ouvrages autour de la cuisine de Colette et un livre d’Eva Bettan « Le goût de nos mères. »

 

Si on goûtait les Douillons

 

« Le couple de paysans est devant le grabat où est en train de mourir le vieux. Le curé vient de dire qu’il ne passera pas la nuit. L’homme se demande s’il doit veiller sur son beau-père ou aller aux champs. Sa femme lui conseille d’aller travailler, puisque l’enterrement aura lieu samedi. Puis, ils se ravisent : il y a meilleur temps d’aller prévenir tout le voisinage de la mort du vieux ; cela fera gagner du temps demain.

L’homme part faire la tournée et la femme prépare à manger pour les visiteurs qui viendront samedi.

Le lendemain, le vieux n’est pas mort, « il gargouille toujours. » C’est gênant, car il va falloir antidater la date de décès si on veut l’enterrer samedi. Heureusement, le maire et l’officier de santé sont d’accord pour signer les documents.

Le samedi, le vieux n’est toujours pas mort, et les invités vont arriver pour l’enterrement : « C’est-i contrariant, tout d’même. » Les voisins sont déçus, mais cela ne leur coupe pas l’appétit. Les douillons de Mme Chicot partent tous, ainsi que le cidre. Enfin, la bonne nouvelle arrive, le vieux a passé, mais on ne pourra l’enterrer que lundi. Il va falloir recuire des douillons. »

Le vieux, une nouvelle de Guy de Maupassant.

Recette des douillons

 

Renée nous propose également un livre Francesca Melandri, Eva dort

« Mille trois cent quatre-vingt-dix-sept kilomètres. Eva voyage en train depuis son Tyrol du Sud natal jusqu’en Calabre pour rendre visite à Vito, disparu de sa vie trop tôt et depuis trop longtemps, que la maladie menace d’emporter. Durant ce trajet du nord au sud de l‘Italie, de sa région frontalière et germanophone au Sud profond, c’est toute son enfance et l’histoire de sa mère Gerda qui défilent dans sa tête. Celle-ci est si belle, si libre, une fille-mère parvenue à mener une prestigieuse carrière de chef cuisinière dans un grand hôtel de montagne et qui rencontre Vito, sous-officier des carabiniers en garnison dans ce coin de la péninsule agité par un mouvement indépendantiste… »

 

 

Une soupe à la grenade

 

« Trois jeunes sœurs ayant fui l’Iran au moment de la révolution trouvent refuge dans un petit village d’Irlande pluvieux et replié sur lui-même. Elles y ouvrent le Babylon Café et bientôt les effluves ensorcelants de la cardamome et de la nigelle, des amandes grillées et du miel chaud bouleversent la tranquillité de Ballinacroagh. Les habitants ne les accueillent pas à bras ouverts, loin s’en faut. Mais la cuisine persane des trois sœurs, délicate et parfumée, fait germer d’étranges graines chez ceux qui la goûtent. Les délicieux rouleaux de dolmas à l’aneth et les baklavas fondant sur la langue, arrosés d’un thé doré infusant dans son samovar en cuivre, font fleurir leurs rêves et leur donnent envie de transformer leur vie.
Marsha Mehran s’est inspirée de sa propre histoire familiale pour composer ce roman chaleureux et sensuel où la cuisine joue le plus beau rôle. S’y mêlent le garm et le sard, le chaud et le froid, tristesse et gaieté, en une alchimie à l’arôme envoûtant d’eau de rose et de cannelle. »
Et pour que chacun puisse expérimenter la magie de la cuisine persane, une recette accompagne chaque chapitre du livre.

 

Le livre fétiche de Daisy

 

Tronche de cake. Guillaume Czerw, Marion Kemper

 

« Et celui-là, tu l’as vu ?  

Une vraie tronche de cake !

Devenu un incontournable de la cuisine rapide et facile, le cake est toujours aussi délicieux. Version salée, pour un apéritif amusant, un dîner entre copains ou un brunch reposant. Version sucrée, pour un goûter gourmand ou un dessert succulent ! Vous en reprendrez bien une tranche ?

50 recettes en toute simplicité ! Cake fèves chorizo, poulet estragon, crabe ciboulette, asperge saumon, bacon pruneau, ratatouille, ou encore cake framboise coco, abricots amandes, cerise ricotta, chocolat whisky, ou façon tatin… impossible de ne pas craquer pour le fondant des cakes. »

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Par Maryline, le .

Crédits

Christiane Appert