La Presqu’île de Caen

La réhabilitation d'un site où passé et présent cohabitent

La Presqu'île de Caen

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Office de Tourisme de Caen

Place Saint-Pierre

14000 CAEN
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Patricia Lengyel, notre guide nous accueille pour la visite de la pointe de la Presqu’île de Caen dont la superficie totale est de onze hectares.

L’Orne est un fleuve de cent cinquante deux kilomètres qui se trouve quasiment au niveau de la mer, il comprend beaucoup de méandres. De ce fait  son débit est peu important et il y a peu de tirant d’eau, ce qui représente un problème pour les bateaux. Au moyen âge, l’entrée du port se trouve à la Tour Leroy, une autre tour aujourd’hui disparue se trouvait en face. La rue St Jean est à cinq mètres au-dessus du niveau de la mer et le château, à dix mètres.

Au 16ème siècle, on supprime quatre kilomètres de méandres pour obtenir une ligne droite de deux kilomètres sept cent.

Au 19ème siècle, un canal parallèle à l’Orne est aménagé. En 1832, le projet de l’ingénieur Eustache est retenu avec la création d’un avant-port et d’une écluse en 1937, six cent ouvriers travaillent sur le chantier. Le 20 juin 1857, deux mois avant l’inauguration officielle du 23 aout 1857, cent soixante deux navires ont déjà emprunté le canal.

Au tout début du 20ème siècle, apparition de la presqu’île, un chenal est creusé : le chenal V. Hugo pour éviter les inondations. On appelle les inondations : les crétines.

Au début, la vocation de la presqu’île est industrielle puis en 1990, avec le déplacement des activités portuaires vers la mer, il est décidé de lui donner une orientation culturelle. L’association Démosthène composée d’un grand nombre de riverains est concertée.

La réhabilitation commence en 1993, le projet est de conserver certains bâtiments industriels qui rappelleront le passé et d’y intégrer des lieux culturels. Un cabinet d’architectes néerlandais portera le projet, le MVRDV (Winy Maas, Jacob van Rijs et Nathalie de Vries).

 

La visite commence devant le pont de La Fonderie, édifié en 1854 à l’entrée du canal et miraculeusement épargné en 1944 lors des bombardements. C’est un pont tournant qui ouvre six fois par jours à heures régulières afin de permettre aux bateaux d’entrer dans le port. Son accueil est de cent anneaux dont quinze occupés en permanence.

Restent à cet endroit, deux bâtiments du 18ème siècle, témoins du passé de la presqu’île : les entrepôts de l’entreprise Savare, commerce du bois du nord de l’Europe, déménagés sur la route de St Pierre sur Dives. Un de ces bâtiments qui était loué par la ville pour le centre nautique, a hélas brûlé récemment.

Nous nous dirigeons vers la bibliothèque par le quai François Mitterrand, nouvellement réaménagé par un paysagiste monsieur Desvignes, celui-ci devenu piéton offre une très belle perspective sur le bassin St Pierre d’un côté et les Rives de l’Orne de l’autre côté.

La bibliothèque Alexis de Tocqueville ou BAT est une bibliothèque multimédia à vocation régionale, c’est la treizième et la dernière à avoir été construite en France. Le projet a germé en 2006 et il a fallu onze ans pour qu’elle soit inaugurée. Elle comprend quatre thématiques : les arts, les sciences techniques, les sciences humaines et la littérature.

Cent soixante quinze architectes étaient intéressés, cinq furent retenus et ont dû travailler sur le projet, c’est le cabinet néerlandais OMA (Office for Metropolitan Architecture) fondé par Rem Koolhaas qui a été choisi. Il a notamment réalisé le siège de la télévision chinoise, la bibliothèque de Seattles, la fondation Prada de Milan dans une ancienne distillerie.

Le but était d’aménager deux grandes branches de quatre vingt dix huit mètres de long qui se croisent pour former une croix de St André. Deux problèmes se posaient, la proximité de la nappe phréatique (rabattre la nappe) et la pollution du site (dépolluer).

En 2013, on commence les fondations sur le principe de la double coque du Titanic (réserves de la bibliothèque avec un million de documents). Le suivi du chantier a été effectué par Clément Blanchet et Fernando Martinez.

Aucun pilier ne sont présents au rez de chaussée et au premier étage, la structure tient par des piliers métalliques au deuxième étage. Pour les autres étages, ce sont les vitres en verre bombé (Padon) qui soutiennent le bâtiment, entre elles un gaz circulent dans un espace de quarante centimètres. Le bâtiment fait dix huit mètres de haut pour des fondations de 16 mètres. A travers ces vitres, une vue sur le Palais de justice, la minoterie, la Maison des Sciences, le Cargo, l’Esam, l’Abbaye aux dames.

Le tribunal d’Instance,de Grande Instance, le tribunal pour les enfants se retrouvent dans ce bâtiment édifié avec beaucoup de symboles par deux architectes : Pierre Champenois et Manon Vaillant.

C’est un bâtiment compact pour représenter la stabilité de la justice, sans fondations car c’est le plus proche de la nappe phréatique. La transparence de la salle des pas perdus, les quatre façades sont identiques (cinquante mètres de long) symbolisent l’impartialité de la justice, des matériaux brut (béton, verre) la vérité.

Dans l’entrée au rez de chaussée se trouve le bureau du greffe, un escalier en forme de fer à cheval pour parvenir à l’étage ( opposition en bas pour trouver un accord en haut). Un puits de lumière central éclaire les bureaux, les salles d’audiences se trouvent à l’étage au centre, avec la salle des pas perdus tout autour qui offre une vue superbe sur la ville. La seule référence à la fonction du bâtiment sont des lamelles de bétons pour rappeler les péristyles des tribunaux traditionnels.

La Société Navale Caennaise a été fondée au 19ème siècle par monsieur Pierre Lamy, l’entreprise auparavant près du Pont de la Fonderie, s’est installée à cet endroit en 1957, dans ce bâtiment en forme de bateau. Ses activités étaient la construction de navires, leur aménagement intérieur et le transport.

En 1988, l’entreprise a été rachetée par Bolloré mais a continué d’être dirigée par la cinquième génération Jean Michel Blanchard et ses 3 fils, aujourd’hui c’est Pascal Blanchard (sixième génération) qui nous reçoit. SOFRINO (route et bateaux) et SOGENA (manutention portuaire et transport international par bateaux et avions) y ont leur siège.

Nous découvrons une belle salle de conseil Art Déco. A l’avant du bâtiment comme à la proue d’un navire, une terrasse avec la vue sur l’église de la Trinité, sur le canal (nouveau bassin), on retrouve les traces de la vocation charbonnière du site avec les deux grues classées aux monuments historiques. En 1743, le château de Balleroy possédait une forge, c’était le premier bassin houiller de France, trente puits au 19ème siècle dont cinq au niveau du Molay Littry qui ont fermé au début du 20ème siècle à cause d’inondations et de la concurrence anglaise.

Le chenal Victor Hugo a été creusé au début du 20ème siècle pour éviter les inondations de la ville.

La minoterie, en 1880, comprenait dix moulins à Caen dont trois, rive droite. Le bâtiment a été reconstruit en brique car le premier avait détruit par les bombardements. Le moulin bénéficiait de la force hydraulique et de la centrale électrique.

La Maison des Sciences et de l’Imagination a ouvert en 2015, elle a été conçue par le bureau Bruther (Stéphanie Bru et et Alexandre Thériot). C’est un bâtiment inédit de sept cent cinquante mètres carré, surélevé et soutenu par deux escaliers de chaque côté, ce qui le fait suspendu et permet à des manifestations d’avoir lieu dessous.

Il est ouvert à tous les projets ayant trait à la science, pour des réalisations, des tests de prototypes, des salles de conférence, une salle de cinéma, des plateaux pour les entreprises (50 entreprises peuvent être accueillies). Il est surmonté d’un dôme avec une vue à 360°.

 

Le Cargo est le premier bâtiment de la réhabilitation. Il a pour but d’accueillir des artistes et de promouvoir des chanteurs locaux, 44% de chanteurs ou groupes normands, 38% sur le territoire et 18% d’étrangers. L’architecte,Olivier Chaslin, a conçu deux salles de concert (le club 460 places avec une scène de 60m2 et la grande salle 938 places avec une scène de160m2), des studios de répétition et d’enregistrement, un accueil et hébergement sur place.

 

L’ESAM (École Supérieure des Arts et Métiers)

En 1795 : École centrale de Caen, ouverte au public

En 1804 : École municipale de dessin (ancien couvent des Eudistes place de la République

Destruction en 1944, puis s’installe rue de Geôle dans un hôtel particulier du 18ème siècle avec le conservatoire de musique.

En 1970 : ouverture d’annexes : rue Pasteur, à la Folie Couvrechef, dans l’ancienne Gare routière et rue de Bayeux.

En 2007 : début des travaux par un cabinet parisien Milou (Jean François), également à Cherbourg dans l’ancien hôpital maritime pour accueillir cinquante élèves,deux cent cinquante élèves à Caen qui entrent sur concours après inscription, un entretien sur la motivation et l’ouverture d’esprit pour tous les types d’art. Trois cent postulants se présentent pour soixante dix  places, c’est une formation payante.

La difficulté était la forme du terrain, très exigu. Elle comprend un atrium avec une bibliothèque qui comprend mille sept cent ouvrages sur l’art, une cafétéria, une salle d’expo et un auditorium de trois cent places dans les sous sols, des conférences et des projections peuvent être suivies en même temps à Cherbourg. Le bâtiment est construit sur pilotis, creusé sur seize mètres car ensuite on trouve la roche.

La signalétique du bâtiment est l’apostrophe. Il existe quarante six écoles d’art en France.

 

La visite se termine près de l’ancien Embarcadère Caen / Le Havre (en 1837) qui est devenu Le Pavillon : lieu d’expositions sur l’urbanisme et La Fermeture Eclair : endroit alternatif de spectacles.

 

 

 

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Par Maryline Bart, Elisabeth Augeul, le .

Crédits

Maryline Bart