Le Wip

À la découverte du WIP

Le Wip

Le WIP

1 avenue de Caen

14660 Colombelles

Le Wip

Cité de Chantier

(au pied du réfrigérant SMN et de la Grande Halle)

Je rencontre Pauline à la Cité de Chantier où elle a accepté de m’en dire plus sur le Wip.

Pouvez vous me dire ce qu’est le Wip ?

Le Wip est une association créée en mai 2016, nous sommes cinq co fondateurs issus de l’urbanisme, de la communication mais aussi de la culture. Notre association a pour vocation de créer des lieux de partage, de rencontre. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui les tiers lieux et pour nous l’idée est de provoquer des rencontres, de voir comment cela fonctionne sur un territoire avec les habitants …

Ici nous sommes  sur un territoire qui peut être un mix de tout cela. Nous ne sommes pas très loin des quartiers d’habitat récent avec de nouvelles populations mais en même temps, il y a un territoire qui a une histoire très forte la SMN (Société Métallurlique de Normandie) et une histoire récente aussi car aujourd’hui il y a plus de deux mille cinq cent emplois sur le site. Nous, nous sommes un peu au cœur de tout cela et nous nous sommes intéressés à comment faire revivre ce territoire et créer des rencontres autour de ce premier lieu qu’est la Cité de chantier du Wip.

Le lieu est mis à disposition gracieusement  par Normandie Aménagement, nous paierons un loyer dans La grande halle mais pour le moment nous nous sommes mis d’accord avec chacun des résidents sur le fait que chacun paie uniquement les charges et donne du temps et des compétences à l’association. Nous testons ainsi aussi un autre fonctionnement, c’est pourquoi il était très important d’avoir des métiers totalement différents et variés. Les résidents sont des membres très actifs de l’association qui ont eux-mêmes amené des connaissances, ce qui est superbe ici c’est que c’est un lieu que les gens ont envie de faire découvrir à d’autres personnes, nous avons aujourd’hui deux cent adhérents.

Nous avons une paysagiste, une négociante en vins bios et naturels, une artiste culinaire, développeur web, graphiste, graphiste textile, psychologue du travail,  maitre d’œuvre décoratrice… et puis cela tourne un peu aussi parce que le propre du travailleur indépendant est qu’ils peuvent être recrutés par une entreprise … Beaucoup sont venus ici pour le lieu en premier, cela a un côté hyper chaleureux, c’est en bois et c’est très lumineux.

C’est un petit bâtiment de deux cent cinquante mètres carrés environ mais demain nous serons installés dans un bâtiment beaucoup plus grand, la Grande Halle qui va être réhabilitée. Les gens réfléchissent depuis longtemps sur ce projet notamment le propriétaire du site Normandie Aménagement qui est à l’initiative du projet architectural, du projet des  travaux … qui lui en temps qu’aménageur est allé chercher les fonds nécessaires à la réhabilitation du bâtiment et nous, nous allons venir l’exploiter, l’animer etc.

Cette Grande Halle est l’ancien atelier électrique de la SMN, à l’abandon depuis 1993, beaucoup de choses ont été faites depuis sa fermeture, c’est un lieu qui a été utilisé par des photographes, par des graph, de la vidéo mais pas du tout encadré et c’est un bâtiment qui, si personne ne s’en occupe, va tout simplement s’écrouler. Depuis 2014 Normandie Aménagement réfléchit au devenir de ce bâtiment, les travaux démarrent en janvier 2018, d’abord par la phase de désamiantage donc au départ cela ne va pas être très visible, il y aura dix huit mois de travaux. Nous devrions ouvrir en septembre 2019.

 

 

Quel est le rôle du Wip ?

Nous sommes à la frontière entre différentes thématiques, notre activité se concentre principalement autour de la gestion et de l’animation de la Cité de Chantier mais d’une façon particulière avec des valeurs autour de l’économie circulaire. Nous avons beaucoup de projets qui tournent autour du réemploi de matériaux, autour de la sensibilisation de cette économie, autour du développement durable, autour de la culture mais de la culture au sens large.

Nos activités se concentrent autour de ces thématiques et se manifestent soit par des appels à projets que l’on a gagné soit autour de la gestion et l’animation de la Cité de chantier et demain de la Grande Halle. L’association a beaucoup d’activités évènementielles, elle organise un grand nombre d’ateliers mais il faut préciser que nous ne sommes que sur des dynamiques partenariales,nous ne faisons quasiment rien tout seul.

Aujourd’hui, nous sommes assez bien reconnus pour notre capacité à très bien connaitre le territoire, beaucoup de gens aujourd’hui viennent vers nous pour rencontrer les autres acteurs du territoire.

Nous organisons de grandes cantines où les gens se rencontrent, où à chaque fois on fait un petit lien avec une actualité culturelle, la construction c’est un lien culturel, l’architecture c’est un lien culturel… Nous travaillons aussi sur l’inclusion sociale, provoquer cette rencontre pour lutter contre l’isolement. Cela peut être l’isolement du travailleur indépendant, notre vocation première était celle-ci, permettre à des gens qui travaillent tout seul chez eux de se rencontrer, d’échanger, de s’ouvrir à d’autres horizons et c’est aussi pour les personnes très éloignées de l’emploi de Colombelles. Cela peut être l’isolement de salariés du site qui sont dans leurs entreprises et ne se rencontrent jamais.

Que trouvera-t-on dans la Grande Halle ?

Au niveau de la restauration il y aura un restaurant spécifique dans la Grande Halle ce qui est assez essentiel dans un lieu comme celui là. Il y aura donc un bar restaurant, des bureaux partagés, des ateliers partagés et un grand espace d’évènementiel, cela peut être de l’évènementiel public, un spectacle, un concert mais aussi des privatisations pour des séminaires et puis des salles de répétition.

Un bar restaurant, c’est aujourd’hui quelque chose qui manque sur le site, notamment le soir ici il n’y a rien d’ouvert.

Aujourd’hui dans la Cité de chantier on ne peut pas parce que la cuisine n’est pas faite pour cela. Par contre dans cette idée de préfiguration, nous avons déjà une petite activité sur des dates spécifiques, chaque deuxième et chaque quatrième vendredi du mois. Nous avons une cantine avec Sauvage sur un plateau, un restaurant associatif à la Grace de Dieu à Caen qui vient cuisiner chez nous avec des bénévoles et une autre formule avec Le Spot, un traiteur qui est une coopérative, ils ne travaillent que sur les produits bio, frais, locaux…

Nous sommes aussi sur cette idée de sensibilisation à manger mieux, aller sur des formules pas chères. Avec Sauvage sur un plateau, nous proposons une formule de six à dix euros et avec Le Spot un repas à dix euros,si l’on veut que les gens de Colombelles viennent, il faut que ce soit accessible à tous. C’est ouvert à tout le monde, nous avons entre cinquante et soixante couverts, c’est sur réservation pour pas gâcher. Il y a beaucoup de salariés du site mais il y a aussi plein de curieux qui viennent et c’est l’occasion de faire découvrir ce que fait le Wip. Ce sont des grandes tables qui permettent aux gens d’échanger entre eux.

 

Pouvez-vous me parler du volet culturel ?

Avant un spectacle il y a beaucoup d’étapes que l’on a envie de montrer, de partager… Nous sommes vraiment dans cette dynamique là, comment la culture vient rencontrer l’économie, l’économie sociale et solidaire et va rencontrer l’économie classique. Le but est finalement de décloisonner tout cela, de créer des liens et des passerelles parce qu’on se rend compte que la culture concerne essentiellement les personnes qui ont déjà une activité culturelle, ou qui y sont sensibilisées …

Cela nous questionne beaucoup, sur l’argent public aussi, aujourd’hui nous ne sommes pas subventionnés, nous fonctionnons sur nos fonds propres pour autant nous avons l’impression que ce que nous faisons est d’intérêt général.

Autour du chantier, parce que pour nous le chantier est un moment très particulier d’un projet qui concentre une énergie incroyable et un budget énorme pour les travaux avec beaucoup d’ouvriers sur le site. Ce projet doit se partager, on ne peut pas mettre des palissades et puis dire revenez dans dix huit mois, ce n’est pas possible et puis c’est un moment de culture aussi.

Nous avons par exemple fait un chantier culturel autour du projet de réhabilitation,nous avons défini des thèmes spécifiques avec un fil directeur,nous sommes allés voir les acteurs culturels du territoire et voir quelle propositions pouvaient être faites. Cela peut être la Renaissance, cela peut être une compagnie de théâtre, cela peut être une programmation cultuelle autour du chantier, cela peut être mettre la mise en valeur d’un moment de la Grande Halle, quand la grande nef va être réparée et fermée cela sera un grand moment.

Nous avons programmé Éclats de rue en août, il y aura une performance de funambules qui se déroulera au milieu du chantier, nous serons en moment de chantier mais il faut ouvrir le lieu. Nous nous sommes inspirés de ce qu’a fait Patrick Bouchain, un architecte qui a fait la Friche de la Belle de Mai à Marseille, le Lieu Unique à Nantes, c’est quelqu’un qui est vraiment sur des idées de chantier ouvert et de partage, les lieus sont connus, visités mille fois avec des rencontres avant que cela n’ouvre. Nous sommes sur cette idée là et nous avons une très belle programmation qui arrive.

Nous avons la chance de travailler avec des architectes qui sont dans le même principe que nous, qui nous ont poussé à provoquer ce chantier culturel et ils ont inclus dans le cahier des charges des entreprises avec lesquelles ils vont travailler le fait que oui il va y avoir des visites de chantier fréquentes, que oui il va y avoir du public en prenant en compte la sécurité bien sûr mais le but c’est que tout le monde soit prévenu et que cela puisse être rendu possible. C’est intéressant parce dans un chantier, il y a plein d’étapes qui se succèdent et très souvent  les ouvriers ne se recroisent pas forcément une fois le lot fini, c’est une autre équipe qui démarre. On espère que parce qu’on aura vécu ces moments là, les ouvriers qui seront invités à revenir, le feront et c’est pour cela que c’est très important d’avoir la cité de chantier au cœur du site, que ce soit aussi le lieu des ouvriers, qu’ils soient au courant de ce qui s’y passe.

Nous voulons être dans une diligence culturelle avec un potentiel énorme à la fin, c’est pour cela que nous sommes allés chercher des acteurs du territoire comme la Renaissance par exemple qui a une programmation hyper riche et qui bosse beaucoup avec les habitants, ils font un travail de terrain énorme. Nous sommes sur des propositions qui restent exigeantes mais accessibles à tous.

Il faut accompagner le devenir du site car si on pose la Halle comme ça, les gens se diront bon ben voilà, ils ont transformé le lieu mais encore une fois ce n’est pas pour nous. Ce n‘est pas toujours facile d’expliquer le projet car cela va dans plein de sens mais on ne peut pas simplifier car aujourd’hui le monde est complexe, multiple, on a tous plein de casquettes alors profitons en.

Le programme de mars 2018

 

  • Jeudi 8 mars à 19h30 CONCERT – Steve Amber/Portier Dean 
  • Vendredi 9 mars à 12h30 DEJEUNER de la Cité de chantier SauvageOWip avec l’équipe de Sauvages sur un Plateau :
  • Lundi 12 mars de 18h15 à 20h15 : SOPHROLOGIE – Atelier spécial « Sophrologie ludique » avec Hélène Rouxel
  • Chaque mardi du 13 mars au 3 avril de 17h à 20h : ATELIER  « Lutte contre l’obsolescence programmée » avec La Générale Marabille
  • Jeudi 15 mars à 20h : DEGUSTATION DE VIN : atelier avec Laurence Ducoup, résidente de la Cité de chantier
  • Vendredi 16 mars à 19h30 : CONCERT – Issachar + Didier Dufour
  • Vendredi 23 mars à 12h30 DEJEUNER de la Cité de chantier SpotOWip : avec le traiteur Le Spot
  • Vendredi 23 mars à 20h30 : DEGUSTATION DE VINS avec Laurence Ducoup et Mondeville Oenologie
  • Jeudi 29 mars à 17h : VISITE GUIDEE DU CHANTIER dans le cadre du Mois de l’architecture contemporaine en Normandie

… et tous les jeudis, Wipéros/afterwork du Plateau de 17h30 à 19h30

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Par Maryline Bart, le .

Crédits

Maryline Bart