Écrire et mettre en scène aujourd’hui

Le théâtre espagnol

Panta Théâtre

24 rue de Bretagne

14000 Caen

02 31 85 62 00

Samedi 14 avril 2018 à partir de 19h

L’équipe du Panta propose un des temps forts et incontournables de son projet artistique, une rencontre entre metteurs en scène, traducteurs, auteurs et comédiens pour un moment de partage, de réflexion et d’échange sur les écritures contemporaines. Cette rencontre se décline cette année, sous forme de deux séquences et d’une lecture présentées au public à la clôture du festival le samedi 14 avril à partir de 19h pour une soirée festive. Un chassé-croisé entre deux pays qui s’échangent auteurs, metteurs en scène et acteurs dans un élan de réciprocité, l’aventure cette année a lieu avec l’Espagne.

 

Une première séquence propose un travail avec Francisco Javier Suárez Lema, né en Galice, scénariste, dramaturge et poète, pour sa pièce « Gertrude Stein, ce n’est pas un nom de piano » (traduction de Denise Laroutis) et Oscar Pastor, né à Alicante, acteur, dramaturge et metteur en scène.

« Passant du réel à l’onirisme, convoquant par la télépathie Heisenberg, Stephen Hawking, Nietzsche, Mahomet et… Gertrude Stein, la pièce dénonce les fanatismes politiques et religieux, la xénophobie, la discrimination, la trahison ; elle parle de fragilité humaine, d’éthique ou du succès vidé de sens dans la société contemporaine. »

 

Pour la seconde séquence, Lola Blasco, née à Alicante, auteure, metteure en scène et actrice présente « Canicule » (traduction de Clarice Plasteig) accompagnée de Vidal Washere, né en France de parents espagnols, musicien.

« L’auteure navigue entre un ton mythique et des passages très quotidiens. Elle fait s’entrechoquer deux langues. Ce qui confère à la pièce une dimension extrêmement comique, absurde voire grotesque par moments. On ressent cependant toute la tendresse que lui inspirent ces personnages, enfermés dans leurs stéréotypes et qui ne cessent d’en chercher la porte de sortie. »

 

Et une lecture avec Guy Delamottte, metteur en scène, co-directeur du Panta Théâtre (avec Véro Dahuron) et José Badilla, né à Santa Cruz de Ténérife, auteur et metteur en scène : « Les chroniques de Peter Sanchidrián » (traduction de Victoria Mariani).

Les Chroniques de Peter Sanchidrián ou comment la fin du monde est déjà là.
« Une lecture du contexte mondial actuel ? Plutôt une comédie teintée de science-fiction. Navette spatiale, secret de la vie éternelle, clones d’actrice célèbre, patte de singe empaillée capable d’exaucer tous vos voeux les plus chers, super-héros de bandes dessinées s’y côtoient sans ambages dans une comédie qui se joue de tous les genres. Horreur, suspens, action, science-fiction, romance et fantastique sont au rendez-vous pour nous dresser un tableau des relations humaines dans toute leur complexité mais aussi absurdité. »

 

Acteurs : Véro Dahuron, Virginie Vaillant, Rodolphe Dekowski, Guillaume Hincky et Baptiste Legros.

Équipe technique : Valentin Pasquet, Fabrice Fontal.

 

Guy nous en dit un peu plus

Dans le cadre du projet du Panta autour des écritures contemporaines, nous invitons depuis plusieurs années des dramaturgies étrangères, nous avons décliné déjà pas beaucoup de pays, il y a eu le Mexique, la Grèce, l’Italie, le Liban, l’Algérie, l’Allemagne etc… Et puis cette année, nous nous sommes intéressés à l’Espagne.

Ce festival est un format un peu particulier, c’est-à-dire que nous voulions que ce soit à la fois un temps de travail et un temps d’ouverture sur un pays ; ce qui se fait dans ce pays en ce moment, ce qui s’écrit, quelles sont les esthétiques et les conditions de travail aussi, cela permet de rentrer très vite dans l’histoire d’un pays et de connaître ses soubresauts politiques … Cette année, il y a deux séquences au lieu de trois habituellement.

Cinq acteurs travaillent un texte sur une séquence de neuf jours avec un couple auteur/metteur en scène étrangers, donc là espagnols et ils présentent à la fin de cette séquence le résultat et nous recommençons une seconde fois avec un autre couple auteur/metteur en scène et à la fin de la dernière séquence, nous rassemblons les deux travaux dans une même soirée. Cette année comme il n’y avait que deux séquences, nous avons ajouté une mise en lecture, quelques heures de travail et une lecture pupitre du texte.

Cela permet de découvrir trois univers, trois textes de jeunes auteurs, c’est un peu dans l’idée d’un workshop, d’une esquisse. C’est-à-dire qu’en neuf jours, il n’est pas question de produire un spectacle, de le monter … mais plus de tracer des grandes lignes. Cela essaie de rendre compte du texte, de l’histoire, de l’univers… Évidemment c’est limité par les conditions de temps mais cela permet parfois d’aller à l’os des choses et puis d’inventer aussi des formes, des façons de raconter un peu différentes, vu les contraintes inhérentes à ce projet.

Cette année il y a Francisco Javier Suárez Lema avec son texte « Gertrude Stein, ce n’est pas un nom de piano » et Oscar Pastor, metteur en scène. La deuxième séquence, c’est Lola Blasco, auteure du texte « Canicule », c’est elle qui le travaille mais elle est accompagnée d’un camarade musicien. Ce sont les mêmes acteurs qui travaillent sur ces deux aventures et  il y aura une lecture que moi, je mets en forme, c’est un texte de José Padilla, « Les chroniques de Peter Sanchidrian ».

Nous rassemblons ces trois travaux le samedi 14 avril à partir de 19h, chaque présentation durant une petite heure, c’est le jour de clôture où le public est convié aux trois évènements.

Et puis il y a également ce que l’appelle l’aller-retour, suivant les pays nous n’avons pas toujours réussi à le faire mais nous l’avons fait en Grèce, en Italie, en Macédoine, nous organisons la même chose mais cette fois-ci avec des auteurs et des metteurs en scène français qui vont travailler à l’étranger dans le pays que nous avons invité donc évidemment avec des acteurs étrangers. Bien sûr ces textes ont été traduits en français et pour l’occasion, ils sont même édités.

Voici un peu le projet, c’était de mettre le focus sur le pays. Une traductrice, Christina Vinuesa Muñoz, a fait un petit texte sur le théâtre en Espagne. C’est un pays où évidemment les financements de la culture ne sont pas les mêmes qu’en France donc les contraintes sont assez fortes, ils doivent travailler avec ces contraintes du circuit commercial. C’est toujours difficile car ils sont un peu obligés d’avoir toujours cela un peu en tête car sinon les pièces ne seraient jamais jouées, ni jamais lues, les soutiens à la culture en Espagne sont très très faibles.

 

La scène espagnole au XXIème siècle : Un regard depuis Madrid

« Lorsque je lis les lignes qui décrivent le projet artistique du Panta-théâtre :
Véritable lieu alternatif, à la fois dans son projet artistique, politique et social, mais aussi « institutionnel ». Réseau parallèle, le Panta-théâtre développe une action singulière de recherche, de création, de diffusion et de formation essentiellement centrée autour de l’écriture contemporaine et de ses auteurs, avec la volonté de rassembler un très large public et d’y réunir les habitants de cette cité.»
je découvre avec mélancolie et rage aussi, que le théâtre espagnol de ce siècle est encore loin de compter avec ce type de laboratoire où recherche, création, formation et diffusion travaillent ensemble pour soutenir l’écriture contemporaine, rassembler des auteurs et inviter les habitants de la ville concernée à être participe de cette action. Si les auteurs contemporains en Espagne avaient cette opportunité, la réalité serait tout autre. Malheureusement, les faits nous montrent que les auteurs ont longtemps été orphelins d’institutions engagées, aussi bien dans le secteur public que privé. Cet abandon ne date pas d’aujourd’hui et l’histoire espagnole en est principalement la cause… »

Christina Vinuesa Muñoz, professeure à l’Université Complutense de Madrid, traductrice de théâtre (espagnol/français et français/espagnol) et membre du comité hispanique de la Maison Antoine Vitez.

 

Prochains spectacles du Panta

Le jeudi 19 avril – 20h

Le poisson combattant

Texte et mise en scène Fabrice Melquiot

Avec Robert BouvierCie du passage

 

Théâtre de l’Aquarium du mercredi 9 au mercredi 23 mai 2018

Reconstitution

mardi au samedi à 20h, le jeudi 10 mai et les dimanches à 16h

Texte et mise en scène Pascal Rambert / Avec Véro Dahuron et Guy Delamotte

 

Broken

Conception et co-mise en scène Véro Dahuron et Guy Delamotte

Avec Véro Dahuron, Emmanuel Vérité, Jean-Noël Françoise (musique) Laurent Rojol (vidéo), Fabrice Fontal (lumières/percussions).

Les 15, 16 et 17 mai 2018 à18h

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Par Maryline Bart, Elisabeth Augeul, le .

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