La Laiterie de Tocqueville

Sous le charme de cet endroit atypique

La Laiterie de Tocqueville

Laiterie de Tocqueville

15 rue de la Gare

50330 Tocqueville

Une fois n’est pas coutume, je décide de faire une infidélité à mon coin préféré du bout du monde pour aller prendre l’air du large du côté de Barfleur et visiter le Val de Saire. Pourquoi ne pas profiter des grandes marées pour aller se faire décoiffer au phare de Gatteville et faire l’ascension des 365 marches ! Ce sera aussi l’occasion de flâner à Saint-Vaast-la-Hougue et d’y croiser un phoque dans le port, d’apercevoir l’île de Tatihou qui a accueilli un centre de rééducation pour adolescents en difficulté de 1948 à 1984, et de découvrir la chapelle des marins, chœur de l’ancienne église démolie en 1864, aujourd’hui dédiée aux « Péris en mer ». Je me laisserai bien entrainer jusqu’à Ravenoville et ses maisons colorées pour découvrir cette jolie côte et sur le retour, pousser plus haut à l’entrée de Cherbourg et savourer un moment ensoleillé en arpentant le parc du Château des Ravalet.

Encore fallait-il dénicher une perle rare pour s’y poser quelques jours ! Au hasard de mes recherches, je découvre La Laiterie de Tocqueville et tombe sous le charme de ce lieu chargé d’histoire, et de ses propriétaires qui ont su faire de cet ancienne laiterie un superbe lieu, élégant et chaleureux.

Patrick et Laurence ont réussi à garder l’âme de ce bâtiment de caractère au passé industriel, en conservant précieusement les traces de sa fonction première, l’ancien quai de déchargement du lait a été fermé pour être transformé avec brio en jardin d’hiver. Ils lui ont redonné vie avec des matériaux de récupération, chinés un peu partout en France comme en témoignent entre autres choses les magnifiques portes sérigraphiées dans la salle à manger. Des objets et tableaux rappellent la vie de la laiterie sans pour cela faire de ce lieu un musée mais une très belle demeure contemporaine.

Ils fourmillent tous les deux de projets et leur enthousiasme laisse à présager qu’outre un lieu d’accueil pour découvrir cette magnifique région, La Laiterie sera un lieu de rencontre et de culture.

C’est avec beaucoup de gentillesse qu’ils acceptent de me raconter l’histoire de la laiterie et de m’en dire plus sur les premiers pas dans la rénovation.

Un petit peu d'histoire

La laiterie a été fondée en 1909 par des propriétaires terriens, à cette époque les agriculteurs vivaient très mal et peinaient à payer leurs fermages. Une famille bien connue, les Tocqueville, qui avait des contacts aux États Unis a souhaité importer de là-bas le principe de la coopérative.

Elle a mis à disposition une partie de terrain pour créer cette laiterie, à l’initiative du baron d’Espinose un autre noble du coin. Ils ont commencé à contacter leurs fermiers pour leur proposer une coopérative. Les débuts ont été un peu difficile puis cela s’est développé petit à petit, cela a permis aux fermiers de mieux vivre, d’améliorer la qualité de leurs produits et la laiterie s’est développé jusque dans les années 78.

Lorsqu’elle a fermé, il y avait cinquante personnes qui travaillaient ici, laitiers compris, c’était important pour la vie du village et de la région. Elle était même en surproduction et produisait plus que l’outil ne le permettait normalement, donc dans les années cinquante des succursales ont été créées, il y en avait une à Quettehou et une à Valognes.

Puis avec le développement des transports et des camions citernes, les coopératives se sont regroupées pour créer une union afin de s’entraider et ont créé un outil de production qui est à Sottevast, ce sont  maintenant Les Maîtres Laitiers.

A cette époque là, on traitait dix huit millions de litres de lait à l’année, c’était dix huit millions de litres transformés, du beurre, de la crème fraiche, fromage blanc, petits suisses… puis elle a fermé en 1978.

Aujourd’hui Les Maitres Laitiers ont dépassé allégrement les quatre cent millions de litres de lait. On est sur une échelle complètement différente mais ils continuent à produire des marques qui ont été créées ici notamment le beurre Val de Saire.

Ça c’est pour la partie laiterie. elle a été mise en vente et a été laissée complètement à l’abandon pendant cinq à peu près.

Après pour sa deuxième vie, elle a été reprise par un ferrailleur qui était spécialisé dans les camions anciens. Nous avons vu des photos de cette période, il y avait des camions sur tout le terrain, ici dans les bâtiments il y avait des pièces détachées qui étaient stockées, dans la partie arrière de la laiterie, il y avait des piles de carburateurs, des piles de pneus, des piles de moteurs, une pièce où ils stockaient les pares brises, il y avait dix centimètres de verre pilé dans la pièce.

Puis l’Inserm environnement a poussé le propriétaire à installer son activité de casse de poids lourds dans un site aménagé pour ça, il avait donc mis sur pied une nouvelle installation à Valognes et tout le gros du matériel de ferraille qui était stocké à l’extérieur est parti là-bas. Ce monsieur n’étant plus là en permanence, les bâtiments se sont retrouvés semi abandonnés.

Ce genre de lieu non surveillé devient du coup pour certains un lieu de cache-cache, un lieu de squat pour les clochards, c’est devenu une piste de paintball pour les gamins du coin. Cette période là a duré encore plusieurs années et puis il a mis en vente. Donc en plus d’être délabrée, quand nous avons découvert la maison, elle était multicolore.

Les premiers pas vers la maison d'hôtes

Nous cherchions une maison dans le Cotentin pour pouvoir y poser nos valises et nous y installer.

Lorsque l’on a visité en 2008, il n’y avait plus une fenêtre, c’était  multicolore, dans la salle à manger il y avait deux carcasses de camions et une partie du plancher s’était effondrée dessus. Tout était vraiment démoli, il n’y avait plus une vitre debout. C’était une friche industrielle. Cela fait un petit moment maintenant que l’on a redonné une configuration vivable mais on a commencé par faire passer la pelleteuse pour déblayer le terrain, la cour devant servait de réservoir.

Nous sommes sur une nappe phréatique et les laiteries sont installées près d’une rivière,elle passe ici en bas du terrain. Les agriculteurs n’ont pas forcément pris soin de drainer et préserver quoi que ce soit au-delà de leurs propriétés, les fossés étaient bouchés depuis belle lurette et le ruissellement des champs coulait par le chemin qui mène ici. Et comme le terrain avait été dégagé autrefois par l’ancien ferrailleur avec des camions, des portes engins, il y avait des ornières énormes qui conduisaient l’eau dans la cour, ce qui fait que celle-ci était un espèce de marigot, un champs de boue. Il a donc fallu commencer à remettre en ordre les fossés et les chemins pour que l’eau quitte la cour  et que l’on puisse s’approcher en voiture et à pied.

C’était une ruine, ce n’était pas forcément engageant alors cela a été quoi le déclic pour l’endroit ?

Le lieu était atypique, il y avait des volumes énormes et c’est ce qui était intéressant, le but pour nous était d’ouvrir une maison d’hôtes.  Nous aurions pu acheter un manoir ou une ferme comme cela se fait beaucoup ici mais justement il y en a beaucoup, et là quand nous avons visité, nous nous sommes tout de suite projetés. De plus il y avait des dépendances, deux maisons plus un grand garage, nous avons transformé le garage et la plus grande maison qui était la maison de fonction du directeur en gîtes. Il y avait là derrière une petite maison de cent vingt mètres carré dans laquelle vivait au rez de chaussée la famille du contremaitre et à l’étage deux studios de fonction qui servaient pour les secrétaires ou pour les gens qui passaient là des périodes plus ou moins longues.

Donc on a commencé par se faire la main parce que ce n’est pas notre métier d’origine, nous avons restauré cette première maison puis le garage et la maison du directeur et enfin ce bâtiment dans lequel il y a encore du potentiel. Pour la laiterie elle-même nous avons mis environ dix huit mois pour rétablir la situation, transformer un bâtiment industriel en habitation n’est pas évident car outre les proportions, tous les sols étaient en pente vers des bouches d’évacuations (les sols étaient lavés au jet d’eau) donc il a fallu déjà redresser tous les sols.

Nous avons fait déblayer tous les gravats, l’étage s’était effondré et en s’effondrant il avait arraché une partie des enduits sur les murs mais cela nous a permis de découvrir une belle maçonnerie ce qui n’est pas toujours le cas dans des bâtiments comme cela qui ne sont pas des bâtiments nobles. On a donc entrepris d’enlever tous les enduits ici et à l’étage pour récupérer la pierre. Et là on ne se rendait pas compte de l’ampleur des travaux, on a donc fini par en faire nous-mêmes car cela prenait beaucoup de temps et pendant que le maçon faisait cela il n’était pas sur autre chose. Il fallait gratter les joints et les refaire à la chaux, ce n’est pas un travail de professionnel  mais nous sommes confiants.

La maison ne s’est pas laissée faire car l’humidité avait fait pas mal de dégâts et puis elle n’était pas conçue pour y habiter tel que nous le voulions, parce qu’il ne s’agissait pas seulement de nous loger tous les deux mais de loger aussi des chambres d’hôtes.

Une chambre d’hôte c’est particulier, il faut des salles de bain, des toilettes partout. Alors pour les toilettes comme on avait la possibilité de le faire, on a raccordé tout le réseau sur le puits. Il y a un très grand puits sous notre chambre, un puits de trente cinq mille litres maçonné en brique, c’est très joli. Ce puits sert aujourd’hui à alimenter tout le réseau d’eau sanitaire parce qu’on trouvait un peu idiot de balancer dans les toilettes de l’eau potable. On a un réseau de ville si on veut mais on fonctionne depuis qu’on est là sur le puits pour la partie wc.

Donc la maison d’un côté ne s’est pas trop laissée faire car il a fallu redresser, isoler, refaire tout le réseau d’assainissement car à l’époque de la laiterie, on ne se posait pas trop de questions, on faisait un tuyau et on balançait tout derrière, on a dû créer deux minis stations d’épuration. Il y a eu un moment où la cour là ressemblait plus aux tranchées de Verdun  qu’à un jardin comme c’est aujourd’hui. Le terrassier était passé avec sa pelleteuse, il y avait des tranchées partout, on avait mis un système de passerelles en bois comme à Verdun et on passait sur les planches pour aller d’un point à un autre. Au début on n’avait même pas l’électricité car la laiterie avait son propre transformateur et le ferrailleur avait tout emmené, il a fallu batailler pour avoir l’électricité, le téléphone…

Une belle aventure

Nous avons eu pas mal d’aventures, nous avons un peu de mérule parce que les gens qui ont détruit les fenêtres ont facilité l’accès à l’humidité.

En revanche il y en a d’autres qui en venant jouer ici ont sauvé les escaliers. On a rencontré un jour des militaires de combat qui étaient installés ici. Nous avions signé chez le notaire huit jours avant, nous arrivons un dimanche matin et sort de nulle part un type en treillis avec une arme. Nous avons compris qu’il faisait partie de l’équipe de jeunes qui venaient jouer au paintball, ils ignoraient qu’il y avait eu un changement de propriétaire.

On lui a expliqué qu’il allait falloir partir et nous avons vu sortir une douzaine de personnes qui campaient sur place, il y avait tout un tas de cagettes partout qui leur servaient de barrages (le lieu avait aussi servi de séchoir à pomme de terre pour des agriculteurs qui y entreposaient des cageots) et cela a protégé le bois en dessous, les barricades en petit bois ont absorbé l’eau qui passait par les fenêtres et cela a protégé les escaliers en dessous qui sont restés quasiment intacts. Nous avons donc la chance d’avoir des escaliers en orme, ce qui est assez rare car il n’y a pratiquement plus d’orme à moins de les faire venir du Canada. Et là dans toutes les maisons il y a des escaliers en orme, avec un petit défaut, ils ne sont pas aux normes incendies d’aujourd’hui, ils leur manquent dix centimètres de large et les pompiers sont contrariants là-dessus mais nous allons trouver une solution.

Nous avons aussi été très bien accueillis par les gens de la région et on a vu des gens arriver, notamment un monsieur âgé une fois qui descend de sa voiture, il ne dit rien mais montre à Patrick une photo en noir et blanc, ancienne et il dit : « Vous voyez le petit garçon ici en culottes courtes c’est moi ». Il était devant la maison du directeur car son père avait été directeur et il nous a amené plein de choses, il est arrivé avec ses photos et ses souvenirs. il nous a raconté ses anecdotes d’enfance, il était tout petit ici, son père était directeur en 45. Ensuite on a rencontré ses frères qui sont venus ici aussi.

Et puis un jour on a eu aussi la visite d’autres personnes qui étaient les enfants du dernier directeur monsieur Gourdel qui était resté dix ans. Ils viennent tous les ans et louent la maison dans laquelle ils ont vécu enfants. La première fois qu’ils sont venus, j’étais effrayée car je me suis dit ce n’est plus leur maison, on y a mis nos meubles, nos couleurs et le plus jeune m’a dit plus tard : « Vous savez quand je suis entrée dans la maison, au bout de dix minutes, j’étais chez moi, c’est la même ambiance ». Ensuite ils nous ont apporté plein de documents, des objets, des photos qu’ils ont retrouvé dans les archives de leur père, beaucoup de documents que l’on a reproduit, que l’on a gardé mais ça c’est ce qu’on traitera une fois que l’on en aura terminé avec les murs.

 

On a une base documentaire assez importante parce qu’on a les comptes rendus d’assemblées générales depuis 1929 jusqu’en 1978. On a notamment le passage de la guerre. C’est intéressant de voir comment étaient traitées les questions, il y a par exemple l’intervention féminine, il n’y avait plus que des femmes dans la laiterie, la femme du directeur a pris la place du directeur, la femme du contremaitre …. on a eu un interchangement de casquettes, la laiterie a fonctionné comme ça. Ensuite il y a eu l’inflation, tous les trois ou quatre mois, on réévalue les salaires, il y a une décision du conseil d’administration pour mettre mille francs de plus à tout le monde parce que l’inflation est galopante. On a une trace intéressante.

Nous avons rencontré le chauffeur, c’est celui qui s’occupait de la chaufferie, ce n’est pas le conducteur de camion laitier. Il était responsable de ça et il nous a expliqué qu’il était né ici parce que son père avait cette fonction avant lui. Lorsqu’il a rencontré sa femme, ils se sont installés à l’étage ici, ils ont eu cinq enfants à la maison car à l’époque on n’allait pas à la maternité. Ils viennent nous voir tous les ans, Guy Corbet et sa femme Marina et à chaque fois on a le droit à de nouveaux souvenirs. C’est une troisième vie pour le lieu mais plus intéressante que la deuxième et les gens sont contents. Maintenant quand on organise des concerts  il y a les gens du village qui viennent, ils sont timides un peu parfois mais quand ça va s’installer un peu, cela ira mieux.

C’est une belle aventure. Au début nous habitions dans le loft, dans l’ancien garage et c’est vrai que quand on se lève et que tous les matins on a la bétonnière à la fenêtre et des travaux partout, par moment c’est long. Et puis la charge financière pour tous ces travaux est assez lourde, du coup cela nécessite que nous soyons ouverts beaucoup, d’être dynamique, c’est un gros paquebot mais il faut l’alimenter sinon il coule.

Cela nécessite  beaucoup d’énergie mais on ne se plaint pas, nous ne sommes pas à la mine non plus. Et puis on a des contreparties qui sont intéressantes, on a rencontré des gens étonnants, un jour il y avait un monsieur très sympathique avec qui je discutais, il me raconte un peu sa vie et il finit par me dire qu’il était consul de France à Pondichéry, j’ignorais qu’il y avait encore un consulat à Pondichéry. On a fait des tas de rencontres rigolotes. C’est l’intérêt de la maison d’hôtes par rapport à l’hôtellerie, d’abord chez vous les gens passent du temps parce qu’ils aiment bien la maison, ils s’installent sur le quai ou ailleurs, ils restent à manger le soir, dehors sur la terrasse ou dans le jardin d’hiver, il y en a qui n’ont pas envie de discuter mais avec d’autres, on discute de plein de sujets, de la région..

 

Passé Carentan on a l’impression que pendant de nombreuses années les gens n’ont pas osé monter dans le Cotentin. Nous avons des gens de Caen qui débarquent en nous disant : « Moi cela fait vingt ans que je dis qu’il faut que je vienne à Cherbourg ».

Nous recevons des gens de Saint Lô ou de Valognes qui viennent pour un week end mais il y a beaucoup de normands qui ne connaissent pas le Cotentin. Moi je dis souvent à l’office départemental : « Pour l’instant n’allez pas me faire des colloques à Stockholm ou à Rome, trouvez le moyen de faire venir des gens qui sont à Caen, à Rouen, à Alençon ou à Rennes parce que ceux-là ne connaissent déjà pas la région alors qu’elle est très différente de la leur. C’est toujours la Normandie bien sûr mais ce n’est quand même pas la forêt de l’Orne ou les falaises d’Etretat ou le Mont Saint Michel.

Il y a des ressources ici qu’il faut développer et en plus nous, on ne parle pas le finlandais très couramment et le japonais je ne vous en parle même pas. Donc on peut commencer par faire venir les touristes de proximité parce qu’il y a plein de moments où il fait beau ici quoiqu’on en dise. Les gens qui sont à deux heures ou deux heures et demie de route peuvent venir facilement sur un week end  profiter de cette région qui est sauvage, qui a beaucoup d’histoire, qui a les plages. Il faut commencer par là, c’est la clé de notre réussite.

C’est avec du local qu’il faut travailler, on ne fera pas venir des gens d’Afrique du Sud quand ce n’est pas la saison, par contre c’est facile de faire venir des gens du Havre quand il fait beau.  En ce moment, c’est typiquement la saison des retraités dynamiques, ils viennent pour faire de la randonnée par exemple.  Et souvent les gens sont très surpris positivement en disant  : « Mais il y a plein de choses à faire, il faut qu’on revienne là une semaine ». Et ce qui est rigolo, c’est que non seulement ils le disent mais ils le font.

Nous n’avons pas une très longue période d’ouverture mais en quatre ou cinq ans, on a des gens qui reviennent souvent. On a aussi beaucoup de visiteurs qui viennent en recherche d’une maison, une grosse clientèle du nord (Allemagne, Belgique…) et il y en a pas mal qui finissent par acheter. 

C’est une région attachante, on le voit même avec les jeunes gens qui sont obligés de partir faire leurs études ailleurs car ici personne n’a pensé à ça ! Ça c’est un grief que j’ai contre tous les gens qui ont exercé des responsabilités depuis trente ans, on n’a pas du tout pensé à l’avenir et c’est une faute grave car cela a hypothéqué l’avenir de la région. Mais en revanche tous les jeunes qui vont faire leurs études ou trouver du boulot ailleurs reviennent un jour ici. Ici dès qu’on peut, quand on a quarante cinq ou cinquante ans et que l’on  a un peu de moyens devant soi, on achète une petite maison histoire de préparer la retraite.

Et maintenant...

Nous avons ouvert en 2014, dans un premier temps les gites en 2012, et là quand les premiers gites ont été ouverts, cela nous a fait beaucoup de bien parce que l’on faisait une montagne de travaux sans savoir si cela allait plaire et en fait, nous avons rempli rempli tout de suite.

Au début internet nous amenait à peu près cent pour cent de notre clientèle et petit à petit cela se rééquilibre, et nous avons de plus en plus le bouche à oreilles qui se fait. Nous avons eu aussi la chance d’avoir beaucoup d’articles de presse, du reportage télévisé, du soutien par le département, le support Manche Tourisme nous a beaucoup accompagné, mis en avant dans des publications. Nous avons eu beaucoup de bienveillance et de sympathie par les organisations existantes, puis nous avons eu les labels, Gîtes de France, Le Petit Futé, Triapvisor, Le Guide Michelin

Notre avenir c’est continuer à développer notre activité à travers le bâtiment parce qu’on a encore beaucoup de mètres carrés à exploiter. Les gens s’intéressent beaucoup au caractère de la maison, à l’histoire et au côté atypique. C’est ce qu’on recherchait, on aurait pu s’orienter vers un château mais on aimait bien l’idée de redonner vie à cette ancienne usine et à cette activité parce que l’activité laitière en Normandie et dans le Cotentin est une activité historique donc cela nous plaisait aussi beaucoup, sans pour autant créer un musée. Nous avons gardé quelques éléments de la laiterie parce que les gens nous en ont amené ; nous en avons trouvé aussi sur internet ou en brocante. Nous avons essayé de garder l’âme du lieu, il ne s’agissait pas de mettre du mobilier Louis XV ici, même si par ailleurs nous aimons beaucoup le mobilier Louis XV.

Merci Laurence et Patrick pour votre si sympathique accueil  et je vous félicite d’avoir fait de cet endroit un lieu d’exception. Tout y est conçu pour s’y sentir parfaitement bien, que ce soit dans la verrière où de succulents petits déjeuners sont servis à la belle saison, près de la cheminée où il fait bon discuter, dans les chambres accueillantes ou dans la superbe salle à manger pour les petits déjeuners d’hiver dans laquelle trône un magnifique piano et où je me suis laissée dire que des concerts étaient prévus.

 

Prochain concert le vendredi 15 décembre :

Portrait musical de Mozart, sa vie, son oeuvre

Pour le concert de Noël, Manuel Lucas, jeune pianiste normand, vous propose un portrait musical de Mozart, à travers sonates et extraits d’opéras…

Cette soirée se clôturera par un verre de l’amitié.

Rubrique la gazette

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Par Maryline Bart, le .

Crédits

Maryline Bart