L’ABC… Z des Héroïnes

L'auteure Marilyn Degrenne présente son livre au Phénix

Médiathèque le Phénix

10 rue Elsa Triolet

14460 Colombelles

02 31 72 27 46

 

Le mardi 12 mars 2019,

Soirée « Femmes, nos héroïnes »

Une rencontre avec Marylin Degrenne autour du livre « L’ABC…Z des héroïnes« . 26 portraits de femmes à découvrir.
Et un spectacle « De fibres entremêlées« , lecture dansée par Thomas et Cassandre Scotto autour de l’égalité homme/femme.

 

 

Marylin Degrenne est une auteure qui vient de Bretagne, de Rennes.

Dans des bibliothèques de Caen, celles de la Grâce de Dieu, la Maladrerie, la Folie Couvrechef et à la bibliothèque d’Hérouville Saint Clair, des espaces Facile à Lire ont été mis en place dont le but est de proposer à des personnes plus ou moins éloignées du livre, ou pour lesquelles le livre n’est pas ou n’est plus une évidence, une sélection d’ouvrages.

Pour lancer cette dynamique, un prix Facile à Lire a été créé en début d’année, c’est une sélection de huit livres, complètement différents les uns des autres, des livres d’images, il y a un grand livre de photos sur les éléphants en Inde, des petits romans…

Ce prix tout public a pour but de répondre à des personnes qui peuvent être écartées du livre soit parce qu’elles sont en difficulté professionnelle, en situation de handicap …. Ces livres-là sont travaillés avec des bibliothécaires dans des groupes, c’est le cas à la bibliothèque de la Grâce de Dieu qui accueille des groupes de personnes en situation de réinsertion professionnelle.

C’est à cette occasion que Marilyn Degrenne est reçu au Phénix.

 

 

Le livre a été édité par La Balade des livres à Rennes. C’est une association, créée par  Marilyn Degrenne, il y a vingt cinq ans, l’idée était d’apporter le livre au plus près des publics qui pouvaient en être éloignés. Il y a quelques années, le livre on le trouvait à la bibliothèque et à l’école, après sont arrivés tous les projets hors murs. L’association a travaillé là-dessus dès le départ et elle continue d’ailleurs avec le public dit « empêché », elle met en place des ateliers d’écritures, mène des projets importants avec les habitants, sur la mémoire des métiers, des quartiers, sur le milieu rural. Des spectacles sont aussi créés avec des sujets de prédilection dont l’égalité  homme/femme fait partie,

C’est une association qui a aussi une partie édition. La Balade a dû publier à peu près une dizaine de livres, et depuis 2016 date de la parution de ce livre L’ABC…Z des Héroïnes, il y a une ligne éditoriale affirmée avec trois collections dont celle-ci.

 

Marilyn nous parle de son livre

Un abécédaire.

Pour la lettre A j’ai choisi Aventurière, vous allez me dire ce n’est pas un métier, c’est vrai et pas vrai. Ce n’est pas un métier légal mais vous imaginez que derrière il y a cette idée d’indépendance, de rébellion …

Prenons la lettre B c’est la Boulangère, Apollonia Poilâne boulangère et femme d’affaires.

On va comme ça jusqu’à la lettre Z

Le principe du livre c’est une lettre, un métier, un portrait, l’idée ce serait d’en faire une collection, mais on arrive dans des plans économiques, parce que vous imaginez bien qu’il y a plus de vingt six femmes qui ont fait des choses extraordinaires dans le monde entier depuis des siècles et des siècles. Et comme je voulais que ce soit un livre un peu ludique, j’ai  choisi un format tout à fait particulier et puis il y a plein de petites astuces ou petites fantaisies, des choses à chercher et à trouver dans le livre.

 

 

Un livre sur les femmes.

Je travaille depuis très longtemps sur ce projet, parfois en accueil de groupes, j’ai beaucoup travaillé avec des femmes d’origine étrangère, j’ai toujours eu à cœur de donner un espace d’expression aux petites filles, aux adolescentes, aux femmes et j’avais  cette idée de livre. Ce qui m’a vraiment décidé c’est que quand je cherchais des portraits de femmes, je tombais toujours sur les mêmes, cela se limitait à peu près à une dizaine donc cela m’a un petit peu agacé et j’ai voulu aller au-delà.

 

Le temps de la recherche et de l’écriture.

J’y ai passé un an tout compris, des recherches à l’impression car j’ai voulu aussi couvrir tout le projet. Le travail avec Florette Benoit qui a fait les illustrations, il y a eu beaucoup d’allers et de retours car nous n’étions pas toujours d’accord, et puis la recherche sur internet mais aussi des choses que je n’ai trouvé que sur des vieux livres comme la Dompteuse de puces.

 

Des métiers un peu originaux

Je voulais parler du métier de Dompteuse de puces, c’est un métier qui a vraiment existé, qui n’existe plus chez nous en tout cas, car il existe toujours aux USA. Il y a à Rennes un professeur qui travaille à l’université et qui a étudié les puces, les tiques et toutes ces bêtes là, il a découvert que la puce autrefois était portée en bijou, elle était en cage et se nourrissait sur la personne, et c’était un très beau bijou que l’on offrait.

Il y a des petites anecdotes à partir des portraits, si je prends l’Inventrice, cela me permet de dire qu’il y a beaucoup d’inventions qui sont attribuées aux messieurs puisque c’était l’homme de la famille qui allait déposer le brevet. J’ai volontairement choisi une Inventrice qui a gagné sa vie, Maria Beasley , elle a inventé dans la partie technique et technologique car souvent quand les femmes inventaient, elles inventaient pour améliorer la fabrication. Maria Beasley a inventé le canot de sauvetage, elle n’a pas gagné sa vie avec mais avec une autre invention, cela permet de dire que les femmes se sont battues pour des tas de choses,  pouvoir déposer des brevets à leurs noms, posséder un carnet de chèques, avoir le droit de signer des contrats de travail, ce qui ne datent pas de si longtemps.

Pour la lettre Z, j’avais trouvé une femme qui travaillait pour les haras mais j’ai dû y renoncer car je n’ai presque rien trouvé sur elle et je n’avais pas de quoi en faire un portrait alors j’ai mis Anna Maria Sibylla Merian  la Zoologue  à la place. C’est un personnage très important qu’on ne connait pas, c’est elle par exemple qui a découvert la transformation de la chenille en papillon avec des classifications très précises que se sont attribués des biologistes au fil des siècles bien sûr. Moi ce que j’aime bien c’est qu’à un moment elle divorce de son mari, elle change de pays et dit qu’elle est veuve. En fait, il est toujours vivant mais cela la libère de toutes les contraintes. Il fallait trouver des astuces, c’est la première femme à faire des expéditions scientifiques aussi.

 

 

 

Des portraits de femmes exceptionnelles audacieuses, aventurières, un vrai côté militantisme sur l’égalité hommes/femmes .

Lorsque l’on demande aux jeunes leurs références ou de citer des personnages illustres ? A 80%, ce sont des hommes qui sont mis en avant, ceci pour dire que nos références, à la maison comme à l’école, ce sont celles-ci. Donc j’ai fait cela aussi pour rétablir un équilibre, c’est vrai que c’est un peu militant.

Dans la forme aussi, c’est l’association qui a édité le livre. Il y avait des éditeurs qui étaient prêts à l’éditer mais ils ont commencé à me dire, la quadri à toutes les pages c’est cher, le format c’est cher, et j’ai tenu avec Florette à ce que ce soit vraiment ainsi, que ce soit aussi un bel objet. C’est un livre difficilement classable aussi bien chez les libraires que dans les bibliothèques, parfois il est classé en jeunesse, parfois en adulte.

 

Des femmes connues ou d’autres moins connues.

Il y en a que je connaissais moi-même, il y en a certaines que je souhaitais pour avoir un équilibre parce qu’il y avait des métiers complètement différents. Je pense à Wangari Muta Maathai  que l’on retrouve à la lettre F pour Femme de nature, qui avec son mouvement, The Green Belt Movement, a planté quarante cinq millions d’arbres pour lutter contre la déforestation. Là c’était pour avoir cette partie écologie, engagement, je voulais trouver dans tous les domaines et dans toutes les générations et époques.

C’est précisé dés le début, ce livre est le premier d’une série … J’ai ouvert un petit carnet, celles que je n’ai pas pu mettre là, je les ai conservées, et aussi lors d’interventions que je fais, je note des femmes que je ne connais pas et que l’on me soumet.

Il y a plein de femmes qui me tiennent à cœur, je vais probablement tenir compte aussi de ce qui sort, par exemple, il y a énormément de choses qui sont sorties sur Simone Veil. Je ne souhaite pas prendre comme entrée celle qui est la plus connue, par exemple  Joséphine Baker, la plus connue était danseuse ou meneuse de revue et je l’ai rentrée à espionne pour montrer que ce personnage qui est passé comme quelqu’un d’excentrique a fait bien d’autres choses. Il y a un souci aussi dans la longueur des portraits car quand les femmes font des choses, elles en font beaucoup.

Il y a vingt cinq portraits de femmes et la lettre Y visiblement interpellé ! La lettre Y c’est Youyouthécaire, c’est un hommage à ma façon au métier de bibliothécaire, il s’avère que dans une petite commune à côté de Rennes, il y a une chatte qui est bibliothécaire, elle vit dans la bibliothèque, elle existe vraiment, elle s’appelle Clé de Sol, elle vit dans les étagères et la mairie de cette commune lui paie ses croquettes et ses frais de vétérinaire. Sur cette page, les illustrations sont de Nathalie Stanguennec.

 

 

1974. Je suis né l'année d'un des plus grands discours offert par une femme à la liberté ... celle de disposer de son corps.
On m'a fait grandir vers cet horizon-là. En chansons de femmes qui chantaient les femmes, en textes d'hommes qui les aimaient vraiment, en différences qui construisent mais ne divisent pas. Depuis toujours concerné, je m'étais endormi comme on le fait serein, comme on ne voit pas l'accident puisqu'on ne conduit pas. Le réveil est glaçant et certains jours nocturnes ... – Thomas Scotto
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Par Maryline Bart, le .

Crédits

éditions La Balade des livres