La médiathèque le Phénix

Le Phénix, un bien joli nom pour cette accueillante médiathèque

Le Phénix

Médiathèque Le Phénix

10 rue Elsa Triolet

14460 Colombelles

02 31 72 27 46

Nous vous proposons un premier portrait de médiathèque, et souhaitons qu’il soit suivi de beaucoup d’autres. Nous sommes ravis de commencer par Le Phénix à Colombelles(14), un très joli choix que le nom de ce fabuleux oiseau.

J’ai le plaisir de rencontrer Mathilde la directrice, une jeune femme sympathique et passionnée qui, avant de me présenter les diverses propositions du premier semestre 2018, me raconte la volonté de la commune de créer ce lieu.

Dans le programme de rénovation urbaine qui a été lancé par le précédent maire monsieur Suard, le centre de Colombelles a été totalement restructuré et dans ce cadre là, la création d’une médiathèque a été envisagée mais dans l’idée que ce soit un espace culturel et qu’elle soit au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation pour être vraiment ancrée dans la vie des personnes.

Dans cette médiathèque il y a à la fois une salle de spectacle au sous sol, un espace pour organiser des expositions et un espace numérique. C’est vraiment une médiathèque dans le sens  tiers lieu comme on attend aujourd’hui un espace culturel, un espace de vie ; c’est pourquoi le lieu est organisé d’une manière assez chaleureuse avec des espaces pour les grands, d’autres pour les petits …  Un réel effort financier a été fait par la ville afin de permettre une programmation culturelle qui soit totalement gratuite, tout ce qui est proposé ici, que ce soit le prêt de documents, l’accès aux ressources numériques, l’accès aux spectacles, tout est gratuit pour tout le monde. C’est ce qui nous permet d’avoir une programmation culturelle riche notamment au niveau musique, plutôt axée jazz musique du monde parce que l’idée est de proposer des genres musicaux qu’on ne va pas entendre à la radio et musique du monde parce qu’il y a une population hybride et multiculturelle sur Colombelles, c’est donc aussi un miroir de la collectivité. Et puis le jazz parce que c’est soi disant une musique d’élite mais à la base c’est une musique très populaire.

L’autre particularité est un l’espace mis à disposition pour des résidences de création des compagnies locales, principalement des compagnies de théâtre et de formation musicale. C’est une mise à disposition gratuite du lieu et une forme de participation à la création locale qui conduit vers un échange entre les artistes et le public. Nous avons une vraie fidélisation du public sur ces restitutions de résidences et cela participe aussi à ce qu’on appelle aussi, même si c’est un grand mot, l’école du spectateur qui permet de développer l’esprit critique, de se dire moi aussi j’ai un avis : même si je n’ai pas fait le conservatoire, je peux aussi avoir un avis qui peut être entendu.

La volonté est aussi, que ce soit dans les collections ou dans la programmation, d’avoir une démocratisation et d’aller chercher des publics les plus éloignés, il existe un fond spécifique appelé « le facile à lire » qui est là pour les personnes éloignées de la lecture et de la culture.

Le choix a également été fait de travailler avec toutes les structures culturelles sur le territoire dans l’esprit de permettre des circuits, des itinéraires pour s’ouvrir un peu et éviter ainsi l’enclavement de la population, avec la Renaissance à Mondeville, avec le théâtre du Champ Exquis pour le festival Ribambelle à Bénouville, et en tant que ville partenaire de la Comédie de Caen. Être ville partenaire est un dispositif assez particulier, je crois nous sommes cinq villes dans la communauté urbaine et l’idée est qu’à chaque rentrée, la saison de la Comédie de Caen soit présentée ici. Il y a des tarifs très spécifiques, un vrai effort est fait là-dessus, nous accueillons toujours une création de la comédie dans l’année puis il y a aussi une visite des coulisse du théâtre d’Hérouville qui est organisée.

Le théâtre d’Hérouville est est un lieu singulier, c’est encore un des rares théâtres où il y a un atelier de création de décors, des couturières, c’est la possibilité pour le public de voir l’envers de la scène et mieux appréhender comment tout cela fonctionne.

Le Phénix travaille aussi avec Le Sablier ex Espace Jean Vilar, avec l’école de musique et, a un parcours culturel avec la caf et le foyer socio culturel Léo Lagrange. Nous essayons de nous inscrire dans un tissu culturel, en voici un peu les grandes lignes. Le programme est trimestriel et il faut ensuite réserver pour chaque spectacle. C’est un établissement municipal, nous avons des personnes qui viennent ici uniquement pour utiliser internet, nous avons le wifi  et ils peuvent juste venir prendre un café et lire le journal. Après si on le souhaite nous avons toutes les collections, tout est dématérialisé et finalement on peut être abonné à la médiathèque sans y venir.

Pour le mois de janvier, nous avons souhaité nous associer une deuxième fois à La Renaissance pour le festival À partir du réel, nous voulions remettre au cœur de la médiathèque la question du lieu d’information et s’il y a bien un sujet proche c’est la question des migrants.

En partenariat avec la bibliothèque du Calvados la médiathèque accueille du 9 janvier au 17 février 2018 une exposition photos de Yannis Behrakis, un photographe grec qui a déjà reçu de nombreux prix, c’est une série sur les réfugiés à la frontière entre la Grèce et la Macédoine. Il a reçu pour cette série le prix Bayeux Calvados, le prix du public. J’ai eu la chance de le rencontrer en octobre, c’est un monsieur délicieux, très humain et nous allons proposer plusieurs choses autour de cette exposition,nous allons travailler aussi avec les scolaires sur ce sujet.

Autour de cette exposition, nous allons projeter un film qui a été réalisé cette année « Ceux qu’on ne voit pas » par Pauline Poulain et Bénédicte Vacquerel, bénévoles à la Cimade. Dans ce film, elles racontent le parcours de cinq personnes qui sont arrivées dans les alentours de Caen cette année. Ce film a tourné pendant le festival Migrant’scène et va continuer à tourner dans la région. Le mercredi 24 janvier à 19h.

Nous avons également proposé en décrochage de l’exposition un concert Intercontinental Orchestra le vendredi 16 février à 19h, c’est une superbe formation qui s’est créée au printemps et a fait une résidence à la Ferme Culturelle du Bessin à Varembert. Ce sont des musiciens qui ont fuit leurs pays respectifs pour des raisons qui leur sont propres, arrivés ici il y a eu une rencontre et ils ont créé ensemble à la ferme de Varembert un répertoire où toutes les influences de chacun sont représentées, c’est un vrai métissage.

Il nous semblait intéressant de montrer à travers toutes ces manifestations le côté positif de ces situations que l’on voit le plus souvent de manière négative. Nous espérons avoir des petites cartes postales faites par le commissariat aux réfugiés qui expliquent vraiment toute la richesse qu’apportent ces personnes.

 

Le samedi 20 janvier de 19h à 22h, une Rêve Party à l’occasion de la deuxième édition de la Nuit de la lecture. Ceux qui le souhaitent pourront venir en habits de nuit mais le dress code n’est pas obligatoire, nous allons réaménager tous les espaces autour des rêves, il y aura des courts métrages d’animations, des espaces jeux, des espaces lecture, il y aura un bar à soupe, un coin tricot…. Nous allons faire vivre autrement la bibliothèque le temps d’une soirée

Le vendredi 26 janvier à 17h Trio pour petites oreilles, une rencontre musicale avec l‘Orchestre Régional de Normandie qui invite les enfants à s’éveiller à l’écoute de la musique classique. Le but est de tisser un lien avec la musique autrement qu’à l’école et que cela puisse être à la fois un échange entre public et musiciens et aussi entre les parents et les enfants.

Comme tous les ans, nous allons accueillir la Comédie de Caen avec un portrait de Nina Simone, c’est un portrait que j’attends depuis très très longtemps. À son arrivée il y a trois ans, Martial Di Fonzo Bo, directeur de la Comédie de Caen, a créé de nouvelles formes faites pour aller jouer en itinérant dans des théâtres. Ce sont des portraits, nous avions eu la chance de recevoir celui fait sur Stéphane Hessel par sa petite fille Sarah Lecarpentier, il y en a eu aussi un sur Michel Foucault, et moi j’attendais absolument Nina Simone.  Parce que femme, noire, artiste, elle a dû cumuler les difficultés et cela me paraissait intéressant de la proposer sur cette période. Finalement ce portrait de Nina Simone s’est transformé en portrait de Ludmilla en Nina Simone, David Lescot le metteur en scène a choisi Ludmilla Dabo, il s’est rendu compte des similitudes qu’il y avait entre ces deux parcours de vie de femmes et les difficultés qui finalement restaient les mêmes à soixante ans d’écart. David Lescot est également chanteur et musicien, il l’accompagne sur scène le mercredi 31 janvier à19h.

Dans le cadre d’À partir du réel, en collaboration avec La Renaissance, une proposition de la compagnie L’Oreille Arrachée le vendredi 9 février à 19h Entre Deux.  C’est un duo entre la comédienne Marion Motte et  Yohan Forestier surtout connu pour son personnage Passe moi le mot. C’est une proposition très délicate entre musique, mots, poésie, slam, ils vont nous donner à voir des personnages réels mais il y a une vraie frontière poreuse entre le réel et l’imaginaire. Nous allons par exemple retrouver des personnages comme celui de Paul Grappe qui a été vu de multiples manières, Bertrand Tavernier l’a adapté au cinéma dans Nos années folles.

Nous finirons le mois de février avec notre traditionnelle rentrée littéraire le samedi 17 février à 10h30. Nous faisons toujours un café avec nos amis libraires, l’idée est un échange avec également le fil de l’actualité parce que la rentrée d’hiver est moins connue.

Un nouveau rendez vous cette année intitulé On est bien au Phénix le samedi 24 février à 10h30, des ateliers « bien être » au sens large seront proposés, de la philosophie, de l’assiette musicale…  Un premier rendez vous avec Nathalie Moyen, sophrologue à Colombelles donnera aussi l’occasion de faire la connaissance d’ intervenants présents sur le territoire.

Le samedi 10 mars à 15 Histoires croquantes, un format qui est développé par la compagnie du Champ Exquis à l’occasion de leur festival Ribambelle, ce seront des Histoires croquantes sur la gourmandise avec la musicienne Séverine Lebrun et la comédienne Malika Labrume.

Le samedi 31 mars à 15h Contes fleuris pour petites oreilles à butiner de Lorraine Ollagnier  dans le cadre d’un parcours artistique et culturel avec la caf, le centre socio culturel de Colombelles et le Sablier, nous souhaitions que le public découvre Lorraine dans une autre forme, dans le volet conteuse. Elle avait Les petits contes givrés pour oreilles gelées et là on a la chance qu’elle ait créer Les contes fleuris pour petites oreilles à butiner.

Le 14 mars sera proposé au Sablier la nouvelle création de la Compagnie en faim de cOntes  La Manufacture, tirée d’un album jeunesse, l’occasion d’aller voir la nouvelle création de Lorraine, des ateliers seront proposés au public du foyer Léo Lagrange pendant cette période,

 

Et pour finir quelques perspectives pour la suite,nous allons participer comme tous les ans au mois du jazz en Normandie qui a lieu de mi mars à mi avril, un temps fort autour du jazz. Nous accueillerons Folksongs suite avec Annette Banneville et François Chesnel pianiste de jazz assez connu dans la région,ce sera des formes entre le jazz et la fusion avec les musiques du monde et les nouvelles musiques traditionnelles, une version jazz avec de vieilles mélodies anglaises, des chants d’Auvergne.

Toujours en écho avec les propositions de nos collègues, il y a aura Hansel et Gretel à la Comédie de Caen, et au même moment Le petit chaperon du Toutito Teatro à La Renaissance.

 Et puis nous accueillerons une conteuse Nathalie Bondoux qui va venir pour d’autres propositions de Contes de Grimm, un répertoire inépuisable.

Nous allons proposer aussi plusieurs fois dans l’année des temps ludothèques pour développer les jeux de société et nous aurons un temps fort autour de la poésie en mai et juin.

Une exposition des Éditions Motus, la belle édition cherbourgeoise François David est prévue, nous aurons Les contes des enfants pas sages de Jacques Prévert version orchestre régional avec la conteuse Coline Morel le 15 juin. 

Nous aurons aussi le plaisir d’accueillir Paul Wamo, un musicien néocalédonien slammeur qui vit à Marseille.

Nous travaillons aussi beaucoup avec les écoles et les collègues du service des espaces verts autour de la nature et nous allons poursuivre avec un temps autour de la semaine du développement durable. Je rappelle qu’il y a un vrai engagement financier de la mairie car nous n’avons pas de billetterie, c’est ouvert à tous et même à l’extérieur, tout est gratuit pour tout le monde.

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Par Maryline Bart, le .

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