Premiers livres pour l’été

Une première sélection de livres pour l'été.

 

Quelques coups de cœur à découvrir au K’Rabo parmi une première sélection pour l’été, proposée par Anne, notre partenaire de la librairie La Curieuse à Argentan et Vimoutiers (61).

 

L'inconnu de la poste. Florence Aubenas

Résumé

 

« La première fois que j’ai entendu parler de Thomassin, c’était par une directrice de casting avec qui il avait travaillé à ses débuts d’acteur. Elle m’avait montré quelques-unes des lettres qu’il lui avait envoyées de prison.

Quand il a été libéré, je suis allée le voir. Routard immobile, Thomassin n’aime pas bouger hors de ses bases. Il faut se déplacer.

Je lui ai précisé que je n’écrivais pas sa biographie, mais un livre sur l’assassinat d’une femme dans un village de montagne, affaire dans laquelle il était impliqué. Mon travail consistait à le rencontrer, lui comme tous ceux qui accepteraient de me voir. » F.A.

 

 

Un avis

 

Florence est une formidable conteuse, dans ce récit romanesque où tous les évènements sont vrais, son talent est encore plus éclatant.

L’inconnu de la poste se lit comme un thriller, fluide et aisé à suivre, saturé de mystères…

Une magnifique étude sociologique, celle d’une petite ville provinciale Montréal-la-Cluse… comme une vue en coupe de la société française qui donne les clefs pour percevoir l’épaisseur du réel et sa complexité.

 

 

Tout le bleu du ciel. Melissa Da Costa

Résumé

 

Petitesannonces.fr : Jeune homme de 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple.
Émile a décidé de fuir l’hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à cette annonce.

Trois jours plus tard, devant le camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme coiffée d’un grand chapeau noir qui a pour seul bagage un sac à dos, et qui ne donne aucune explication sur sa présence.

Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté. À chaque détour de ce périple naissent, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l’amitié, l’amour qui peu à peu percent la carapace de douleurs d’Émile.
Un livre aux dialogues impeccables et aux personnages touchants d’humanité.

 

 

Un avis

 

Question : comment fait Melissa Da Costa pour nous convaincre que la vie est belle alors que, dès le début du livre, un jeune homme de 26 ans est condamné à mourir jeune.

Aussi étrange que cela puisse paraître Tout le bleu du ciel n’a rien de morbide, bien au contraire, c’est une ode à la vie.

Un roman difficile à lâcher qui donne envie de profiter de chaque instant…

 

 

Maigret et la jeune morte. Georges Simenon

Résumé

 

Maigret bâilla, poussa les papiers vers le bout du bureau. – Signez ça, les enfants, et vous pourrez aller vous coucher. Les enfants étaient probablement les trois gaillards les plus durs à cuire qui fussent passés par la P J. depuis un an.

L’un deux, celui qu’on appelait Dédé, avait l’aspect d’un gorille, et le plus fluet, qui avait un œil au beurre noir, aurait pu gagner sa vie comme lutteur forain. Janvier leur passait les papiers, une plume, et, maintenant qu’ils venaient enfin de lâcher le morceau, ils ne se donnaient plus la peine de discuter, ne lisaient même pas le procès-verbal de leur interrogatoire, et signaient d’un air dégoûté.

L’horloge de marbre marquait trois heures et quelques minutes et la plupart des bureaux du Quai des Orfèvres étaient plongés dans l’obscurité. Depuis longtemps, on n’entendait plus d’autre bruit qu’un lointain klaxon ou les freins d’un taxi qui dérapait sur le pavé mouillé.

Au moment de leur arrivée, la veille, lés bureaux étaient déserts aussi, parce qu’il n’était pas neuf heures du matin et que le personnel n’était pas encore là. Il pleuvait déjà, de cette pluie fine et mélancolique qui tombait toujours.

 

 

Un avis

 

Un petit polar vintage avec une enquête à l’ancienne.

Ici pas de brigade de policiers suréquipés, pas d’experts en technologie de pointe…

On est immergé dans le Paris des années 50. On suit le pas lent et les réflexions de Maigret qui tisse sa toile autour de la victime.

On retrouve le Paris de l’époque, les téléphones en bakélite, l’ambiance et les mentalités d’après guerre.

L’époque où on n’était pas pendu à son portable, l’époque où on lisait le journal papier au petit déjeuner …

Une autre époque quoi.

 

 

Les abeilles grises. Andreï Kourkov

Résumé

 

Dans un petit village abandonné de la « zone grise », coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte :
Sergueïtch et Pachka. Ennemis d’enfance, désormais seuls habitants de ce no man’s land, ils sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer. Et cela, malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit.

Sergueïtch sympathise avec un soldat ukrainien qui lui rend des visites furtives ; Pachka fréquente en cachette ses « protecteurs russes » pour se procurer des denrées alimentaires.
Leurs conditions de vie sont rudimentaires : charbon pour se chauffer, conserves pour se nourrir, bougies récupérées dans une église détruite pour s’éclairer. Les journées monotones de Sergueïtch sont cependant animées de rêves visionnaires et de souvenirs.

Ce qui lui importe avant tout, ce sont ses abeilles. Apiculteur dévoué, il croit en leur pouvoir bénéfique qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances de « thérapie curative ». Alors que l’hiver les abeilles demeurent dans sa grange, à l’abri du froid et des bombardements, il décide, le printemps venu, de leur chercher un endroit plus calme. Ses six ruches chargées sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l’aventure.

Mais même au cœur des douces prairies fleuries de l‘Ukraine de l’ouest et le silence des montagnes de Crimée, le grand frère russe est là, qui surveille…

 

Un avis

 

Les Abeilles grises, le dernier roman de Andreï Kourkov plonge le lecteur en 2017, en pleine guerre du Donbass. Forcément il résonne fortement avec l’actualité et il est impossible de le lire sans penser à l’invasion russe.

C’est très troublant et cela apporte un éclairage très particulier sur les évènements de 2022. Ce n’est pas un livre sur la guerre mais sur les gens qui la subissent.

C’est à la fois triste et doux, caustique et mélancolique.

 

Tu seras mon père. Metin Arditi

Résumé

 

Vérone, 1978. Renato, sept ans, entretient avec son père une relation merveilleuse, que bouleverse l’enlèvement de l’homme d’affaires par un commando des Brigades rouges. Lorsqu’elles le relâchent après paiement d’une rançon, il n’est plus qu’une ombre. Laminé, honteux, il met fin à ses jours.

Renato et sa mère s’exilent en Suisse. Le jeune garçon y développe le goût des hautes cimes et celui du théâtre, où il excelle.

Mal entendant, il se sent à l’aise dans cet univers où les mots sont connus par avance et où son handicap peut être caché. Dix ans plus tard, pour sa dernière année de scolarité, il est inscrit dans un internat de Lausanne. Il y vit des moments difficiles, croise le professeur Paolo Mantegazza, un Italien, responsable des activités théâtrales, comme lui passionné de haute montagne. Une amitié elle aussi merveilleuse s’établit entre les deux, faite d’admiration réciproque et de grande estime.

Renato voit en lui un père de substitution. Très vite, pourtant, on apprend que Paolo Mantegazza n’est nul autre que Paolo Rivolta, un ancien des Brigades rouges dont il était le principal théoricien. Onze ans plus tôt, c’était lui qui avait machiné l’enlèvement du père de Renato.

 

 

Un avis

 

Vérone 1978. Alors que Renato n’a que 7 ans, son père Francesco Barro un industriel est enlevé par les Brigades rouges. Il sera relâché en échange d’une rançon mais c’est un homme détruit, il décide de mettre fin à ses jours.

Renato ne va jamais s’en remettre. Quelques années plus tard, dans un internat à Lausanne, il s’attachera à son professeur de théâtre. Ce roman nous offre une réflexion sur la résilience et le partage mais aussi une très intéressante analyse sur la situation de l‘Italie des années 70 et sur les motivations des Brigades rouges.

Un beau roman dans lequel on suit un personnage en reconstruction.

 

Et puis, Paulette... Barbara Constantine
Résumé

 

Ferdinand vit seul dans sa grande ferme vide. Et ça ne le rend pas franchement joyeux.
Un jour, après un violent orage, il passe chez sa voisine avec ses petits-fils et découvre que son toit est sur le point de s’effondrer. A l’évidence, elle n’a nulle part où aller. Très naturellement, les Lulus ( 6 et 8 ans ) lui suggèrent de l’inviter à la ferme.

L’idée le fait sourire. Mais ce n’est pas si simple, certaines choses se font, d’autres pas…

Après une longue nuit de réflexion, il finit tout de même par aller la chercher.
De fil en aiguille, la ferme va se remplir, s’agiter, recommencer à fonctionner. Un ami d’enfance devenu veuf, deux très vieilles dames affolées, des étudiants un peu paumés, un amour naissant, des animaux. Et puis, Paulette.

 

Un avis

 

Un petit roman très attachant, le genre de roman que l’on commence à feuilleter, qui nous accroche et que l’on dévore.

Barbara Constantine nous raconte une très jolie histoire de solidarité, d’abord entre des personnes plutôt âgées puis intergénérationnelles.

L’histoire est émouvante, les personnages très attachants, un roman sans prise de tête, très bien écrit avec des chapitres courts.

À découvrir.

 

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Par Maryline, le .