Rentrée littéraire d’automne

La rentrée de Anne de la librairie "La Curieuse" à Argentan

La sélection de Anne de la librairie "La Curieuse"

 

Voici une sélection de titres présentés par Anne lors du Cercle de Lecture du K’Rabo pour cette nouvelle rentrée littéraire.

 

Le livre des deux sœurs. Amélie Nothomb

Cher Connard. Virginie Despentes

V13. Emmanuel Carrère

Vivre vite. Brigitte Giraud

Partie Italienne. Antoine Choplin

Le tableau du peintre juif. Benoit Severac

Chien 51. Laurent Gaudé

Mourir avant que d’apparaitre. Rémi David

Ada et Graff. Dany Héricourt

Ceux qui restent. Jean Michelin

La petite menteuse. Pascale Robert Diard

La vie clandestine. Monica Sabolo

 

 

 

Pour en savoir plus

 

Celui-ci, je le considère un peu comme le beaujolais nouveau, on sait quand il sort, chaque année il a un goût différent. C’est celui d’Amélie Nothomb. Alors moi je ne suis pas une fan inconditionnelle d’Amélie Nothomb mais dans celui-ci « Le livre des deux sœurs », on va suivre le rapport fusionnel entre deux sœurs qui n’ont pas beaucoup de place dans la vie des parents. Il ne reste pas forcément grand-chose au bout de deux heures de lecture mais c’est bien écrit et j’ai pris du plaisir à le lire. Je dis que cette année le beaujolais nouveau est un bon cru.

 

Alors autre livre, je pense qu’il était important d’en parler un peu dans cette rentrée littéraire car on en a entendu parler à tout va. Alors moi j’ai arrêté à la moitié. C’est un roman épistolaire, échange entre trois personnes, une femme la cinquantaine un peu passée, actrice qui répond à un homme de quarante ans qui précédemment l’a insultée sur les réseaux et il y a aussi une femme beaucoup plus jeune férue de réseaux et féministe actuelle. Les romans épistolaires, il y en a de très très bons  mais là je trouve qu’ici cela ne fonctionne pas,  elle enfonce des portes ouverte, j’ai arrêté car j’avais l’impression de perdre mon temps. Ceci dit, c’est ma meilleure vente car le titre « Cher Connard », comme les précédents, interpelle. On peut d’ailleurs se poser la question, si un auteur masculin avait publié un livre avec ce titre là au féminin !!!

 

Un qui était attendu « V13 » d’Emmanuel Carrère  pour vendredi 13 et Emmanuel Carrère qui est aussi journaliste a suivi le procès des attentats de Paris et là il fait un peu une synthèse de ses chroniques. Je n’avais pas trop envie de le lire mais là j’ai beaucoup aimé, il n’est pas larmoyant, il arrive à rendre toutes les émotions du procès à la bonne distance. Il sait présenter les choses sans qu’on ait à s’apitoyer sur les victimes ou condamner pleinement les auteurs. C’est une très bonne synthèse sur comment on en est arrivé là.

 

Autre livre avec un sujet qui n’est pas facile, c’est Brigitte Giraud « Vivre vite ». Brigitte Giraud est une auteure qui a déjà fait pas mal de bouquins et là elle revient sur un évènement dramatique, elle a perdu son compagnon dans un accident de moto en 99. C’est un livre qui donne l’impression qu’elle a voulu clore un épisode de sa vie. Elle revient sur les évènements pourquoi son compagnon s’est retrouvé à cet endroit avec une moto qui n’était pas la sienne …  Donc Si … Et tous les si dans ce livre sont déclinés en chapitres. C’est un récit qui pourrait paraitre plombant mais pas du tout, c’est aussi un roman sur l’acceptation. Moi j’ai beaucoup aimé, c’est l’un de mes préférés dans la rentrée.

 

On va faire plus léger. Antoine Choplin « Partie italienne », un roman court qui se lit rapidement. On va suivre un artiste contemporain, il part en vacances à Rome et propose dans un bar de faire des parties d’échecs en terrasse avec les gens qui passent et il se lie d’amitié avec une jeune femme. On découvre qu’elle a  un ancêtre juif joueur professionnel   qui pendant la guerre a été déporté et a été sauvé de la mort pendant un moment grâce à un responsable de camp allemand qui jouait aux échecs.  Cet ancêtre avait inventé des parties et ils vont partir à la recherche de cet allemand qui avait noté les parties. Ils vont se lancer dans cette quête là et c’est vraiment un petit roman sympa qui donne envie d’aller à Rome jouer aux échecs.

 

Pour rester dans cette période sombre de l’histoire « Le tableau du peintre juif » de Benoit Severac, là le narrateur  hérite au moment du décès d’un de ses oncles et il découvre que celui-ci avait été offert pendant la guerre par un peintre juif qu’il avait exfiltré en Espagne et ainsi sauvé. Le narrateur décide donc de faire reconnaitre son père comme juste. S’ensuit une série d’aventures car en Israël où il se rend , il est emprisonné  sous prétexte  que c’est un tableau spolié, il aura donc à cœur de découvrir la vérité. On est à la fois sur le côté historique de la fuite du peintre et le côté enquête, intrigue, à savoir que s’est-il vraiment passé ? Moi j’ai bien aimé.

 

On va continuer avec un autre roman policier « Chien 51 » de Laurent Gaudé qui nous fait là un roman d’anticipation et en même temps un roman policier. La nature n’existe pratiquement plus et on vit dans des mégalopoles, là c’est divisé en secteurs selon le niveau de richesse avec évidemment des passe-droits …  Et on va suivre le héros qui est flic dans la zone 3 sur une scène de crime, la zone 1 étant celle des riches. C’est une bonne surprise. A découvrir.

« Mourir avant que d’apparaitre » de Rémi David qui publie surtout en jeunesse et en poésie. Là c’est son premier roman où il s’intéresse à Jean Genet et notamment à ce qui l’a amené à écrire un de ses textes « Le funambule » basée sur l’histoire d’amour  vraie de Jean Genet et de l’artiste funambule. On est dans un roman qui n’est pas plombant et qui moi m’a donné envie d’aller lire Le funambule et ça c’est intéressant.

 

On va rester dans le funambulisme avec ce roman « Ada et Graff  » de Dany Héricourt. On va suivre deux personnages qui ont plus de soixante ans, Ada une anglaise, grande nageuse, perdue dans le Massif central et Graff, tzigane, ancien funambule qui a débarqué sur le terrain de Ada avec son cheval. Ils vont s’apprivoiser et une amitié va naitre, et plus si affinités. Moi j’ai bien aimé ce livre.

 

« Ceux qui restent » Au départ, je n’ai pas été forcément attirée, l’auteur Jean Michelin est lieutenant colonel dans l’armée de terre. Mais mon rôle en tant que libraire est aussi d’aller vers des livres autres que ceux qui m’attirent. Et en fin de compte, j’ai vraiment pris plaisir à le lire. Tout tourne autour d’un personnage qui disparait du jour au lendemain, ses camarades partent à sa recherche et on va être à tour de rôle dans la tête de ces différents membres y compris dans celle des femmes lorsque les hommes partent en mission. On se prend au récit et à la réflexion sur le rôle des soldats et de l’engagement.

 

« La petite menteuse », tout est dit dans le titre. La narratrice est avocate et elle reçoit une jeune femme qui lui dit : voilà, il y a cinq ans j’ai accusé un homme de viol et c’était faux ? C’est un sujet très actuel mais on va au-delà de tout ce qu’on entend en ce moment.  C’est très intéressant car on va revenir le comment elle en est arrivée à accuser quelqu’un de viol. Je l’ai lu en deux jours et vraiment je l’ai trouvé très intéressant, agréable, bien écrit, de Pascale Robert Diard.

 

Le dernier qui n’est pas vraiment très facile non plus mais que j’ai beaucoup aimé pour sa qualité littéraire, c’est « La vie clandestine » de Monica Sabolo. L’auteure revient sur le groupe « Action directe », c’est un roman sous forme d’enquête, elle est entrée en contact avec les anciens membres dont certains sont encore en prison. Et au fur à mesure, elle s’est aperçu qu’il y a avait des parallèles avec sa vie personnelle et cela l’a amené à réfléchir sur sa vie…  C’est un très beau livre et c’est un roman sur l’acceptation.

 

 

Partager sur :
Par Maryline, le .

Crédits

Photos Christiane