Un autre chemin pour apprendre

"Every teacher is the teacher of every people"

Le Jardin d’épanouissement
Anne-Marie Bowring
Le Jardin 61210 Chênedouit

http://unautrechemin61.free.fr/

 

Tout en pointant du doigt les insuffisances des pouvoirs publics en ce qui concerne le droit pour tous les enfants à bénéficier d’une éducation scolaire adaptée, nous avons choisi de mettre en avant l’action de Anne-Marie et l’association qu’elle a créé « Un Autre Chemin Pour Apprendre« . C’est grâce aux initiatives et aux projets de personnes comme elle qui tentent de palier aux manques de l’éducation nationale et qui s’impliquent totalement, que des enfants en difficultés peuvent recevoir l’accueil qui leur est dû.

Pour que ce projet voit le jour et perdure, cela a été un combat de longue haleine et c’est encore une implication de tous les jours, qui bien sûr nécessite des soutiens, des actions, une mobilisation que nous vous proposons d’encourager.

Anne-Marie nous a accueilli  et a accepté avec beaucoup de gentillesse de nous ouvrir la porte de son « Jardin d’épanouissement » et de nous guider à travers son chemin.

 

 

 

Anne-Marie est désormais salariée de l’association « Un Autre Chemin Pour Apprendre« , une association créée il y a cinq ans, le fruit d’une rencontre en 2012 avec Didier et Sépideh Laurent, parents d’une enfant avec des difficultés d’apprentissage.

Tout au long de l’année scolaire, en partenariat avec l’école de leur fille, elle leur a proposé un complément scolaire. L’enfant a passé ses après-midi au Jardin où elle a reçu un enseignement personnalisé, accessible, ludique, pratique, adapté à ses besoins et a pu ainsi s’épanouir.

Ravis des progrès de leur fille, ces parents, tous les deux docteurs, ont eu l’idée de créer une association avec le soutien de collègues, amis et éducateurs spécialisés pour permettre à d’autres enfants de bénéficier d’un tel lieu et d’un tel enseignement.

Désormais, Anne-Marie met son lieu « Le Jardin d’épanouissement », et ses compétences à la disposition de l’association.

 

Dès que j’ai acheté ma maison en 95, j’avais déjà l’idée de faire un accueil pour les enfants en difficultés, à l’époque je travaillais en Angleterre avec les enfants IMC (infirme moteur cérébral). J’ai acheté et pendant trois ans j’ai vécu avec pas grand chose, pas d’eau, pas de chauffage … J »étais partie d’Angleterre pour fuir un peu la société de consommation puis j’ai rencontré mon mari et je suis repartie vivre là-bas pendant huit ou neuf ans où j’ai eu trois enfants. Lorsque mon mari est décédé, je suis revenue ici car c’est le lieu où je voulais élever mes enfants.

Je suis donc revenue définitivement en 2006 avec mes trois enfants qui avaient à l’époque trois, cinq et sept ans. Je les ai inscris dans l’école à côté et d’ailleurs au début je ne soupçonnais pas du tout comment marchait l’éducation en France. J’avais enseigné pendant 18 ans en Angleterre.

Mon idée de base était d’héberger des familles avec des enfants handicapés pour que la famille puisse prendre de vraies vacances, en leur apportant un appui sur place. Au début, quand j’ai commencé à rénover, j’ai voulu tout faire pour que ce soit accessible pour tout le monde y compris pour les enfants handicapés.

J’ai cherché ma place dans le système en France en tant qu’enseignante mais l’éducation nationale n’accepte pas les diplômes étrangers donc c’était impossible pour moi de travailler en tant qu’enseignante. J’ai pris contact avec l’association Autisme en Basse Normandie et j’ai découvert les difficultés des parents ici en France pour trouver un lieu adapté, et assez rapidement la vision des mes propres projets a évolué et a changé parce que je me suis rendue compte que ce qui manquait le plus, c’était un lieu éducatif spécialisé. 

Actuellement, je travaille à plein temps mais j’ai deux élèves maxi par jour, cela ne va pas changer le monde mais grâce à ce projet j’ai beaucoup de contact avec le milieu professionnel, j’accueille aussi des stagiaires, des psychologues, des arthérapeutes, des éducatrices, j’ai accueilli une dame qui voulait monter une structure ailleurs et ça c’est très enrichissant pour moi parce que c’est le partage. En 2014 suite à une visite ici, j’ai été invitée à intervenir lors du Congrès Autisme France pour faire le parallèle avec l’éducation en Angleterre.

 

C’est complètement différent ?

Ah oui, chaque enfant né en Angleterre a le droit à une éducation adaptée à ses propres besoins, n’importe quels besoins et chaque école doit par la loi s’adapter aux besoins spécifiques de chaque élève dans l’école, en fait il y a même une expression de l’éducation nationale en Angleterre « Every teacher is the teacher of every people », chaque enseignant est spécialisé pour chaque enfant dans sa classe.

Cette intervention était impressionnante pour moi et j’ai dû faire beaucoup de recherches sur le système en Angleterre. Et je suis fière de voir comment cela a évolué depuis les années cinquante, il y a eu des personnes qui ont vraiment été moteur pour faire évoluer et insister sur le droit de chaque enfant.

N’importe quel enfant a le droit d’aller à l’école, d’être accueilli et soutenu par l’école, c’est vraiment l’école pour tous dans la culture anglaise. Selon les chiffres, il y a 1,2% des enfants qui ne sont pas épanouis dans l’école ordinaire donc pour eux on met en place un petit plus, il y a l’enseignante mais il y a des petits groupes et des assistant(e)s spécialisé(e)s, formé(e)s, on travaille en équipe pour accueillir ces enfants. Et si par exemple un enfant malentendant ou aveugle arrive dans une école, l’école est obligée de mettre tout en place pour que cet enfant là trouve sa place, tout doit être accessible pour lui. L’école ne peut pas dire : « Non, nous on ne peut pas accueillir cet enfant faute de moyens ». Ce n’est pas comme ça que ça marche, ce n’est pas à l’école de trouver le financement, elle fait la demande à la région et c’est l’éducation  régionale qui demande au gouvernement. Cela fonctionne différemment d’en France, les écoles sont autonomes, c’est le directeur de l’école qui recrute, qui embauche.

 

 

Anne-Marie nous entraine pour visiter les extérieurs tout en nous décrivant et racontant les différentes activités. Nous voici devant la Salle de Cirque, ainsi nommée parce qu’un intervenant en Arts du Cirque, Mickaël, propose des ateliers adaptés et  spécialisés, il travaille avec l’IME de Sées. C’est un des supports avec mon activité d’enseignante spécialisée, et c’est aussi un espace que j’utilise avec les enfants. J’accueille beaucoup d’enfants autistes et nous travaillons sur l’échange et la communication.

Nous faisons le tour des animaux car le samedi il faut aussi s’en occuper et c’est Anne-Marie qui s’y colle, partout  des supports visuels pour mettre les enfants à l’aise, pour aider la communication et la compréhension et aussi l’autonomie.

Je donne une consigne pour donner à manger au cochon et l’enfant ainsi peut tout trouver, le but pour l’enfant autiste qui a des difficultés à déchiffrer ce qui passe par l’oral c’est d’avoir plein de supports visuels qui aident vraiment à la compréhension. Tous les jours je m’occupe des animaux avec eux. Les accueils que je propose sont pour la plupart du temps en individuel, les enfants sont inscrits soit par leur propre famille, soit par l’institution, souvent par le Sessad (service d’éducation spécialisée et de soins à domicile) et viennent ci  en demi-journées, cela peut être une fois par semaine, deux fois par semaine, trois fois par semaine est le maximum. C’est vraiment un complément à autre chose, je ne propose pas l’accueil principal sauf que …

 

Il y a par exemple un garçon avec des troubles du comportement et de l’agressivité. Il est venu ici à treize ans sans autre prise en charge, il était au domicile de ses parents faute d’endroit adapté, sa maman a découvert ce lieu lors de notre porte ouverte en 2014 mais c’est la seule prise en charge comme ça et au bout de quatre ans on arrive à la fin. Dans les paramètres de l’accueil, l’association dit que c’est trois ans maximum, parce qu’au bout de trois ans on a fait le tour et chaque personne doit être prête à partir ailleurs et à faire autre chose. Mais là cela continue encore car il n’a rien d’autre. Je travaille avec les éducatrices qui vont prendre le relais, on a trouvé enfin.

Les animaux ici font partie de mes supports pour encourager les enfants car des tâches simples comme verser le grain, remplir les tasses, même décrocher ou raccrocher les tasses, tout ça ce sont des tâches de motricité fine. Ce n’est pas du tout évident pour les enfants avec des difficultés notamment avec les enfants autistes car ce sont des enfants qui résistent aux contacts tactiles autour d’eux. J’ai une petite fille de sept ans qui au début ne voulait rien toucher, il y a l’appréhension, l’angoisse. 

Tenir correctement un récipient pour ne pas renverser, même ça c’est à apprendre. Donner à manger aux animaux fait partie de la motricité, porter des seaux d’eau cela travaille la coordination mais cela oblige aussi l’enfant à utiliser sa force. Souvent les enfants ne veulent pas appuyer ou mettre de la pression ou forcer, c’est toujours de l’appréhension, je vois comment l’enfant résiste pour bien fermer une boite, serrer quelque chose… Donner à manger aux animaux, c’est très motivant et il y a le contact physique avec l’animal, souvent les enfants sont réticents à toucher l’animal au début mais de voir les animaux manger, cela met en valeur l’enfant qui est chargé de s’en occuper.

La plupart des animaux ici, ce sont des animaux donnés par des personnes qui viennent voir. Les lapins ont été donnés par les parents d’une élève à moi, les dindons viennent de L’Aigle, je viens d’avoir les deux petites poules de soie, ce sont des amis de Benoit Delomez, venus pour l’exposition de son projet qui ont voulu faire un don, elles sont magnifiques. Voilà c’est comme ça que j’accumule des animaux.

Les moutons viennent de Bretagne, j’ai des amis qui ont un centre de vacances pour  personnes handicapées, ils ont une petite ferme donc ce sont des brebis de Bretagne. Elles m’aident aussi. J’ai souvent des enfants avec des troubles du comportement qui sont assez brusques et comme les brebis sont très timides, on doit vraiment apprendre à être doux, calme, silencieux et la récompense est qu’elles viennent manger.

Nous travaillons en même temps la lecture, avec des noms que l’on retrouve en salle de lecture, pour eux c’est plus ludique et plus concret. Nous sommes dans la nature et nous travaillons aussi avec ce que nous trouvons, en ce moment ce sont les pommes, on va compter en mettant dix pommes dans le seau et ensuite porter le seau, et les lancer aux cochons c’est encore un autre exercice

Actuellement il y a quatorze enfants, plusieurs sont inscrits uniquement pour une nouvelle activité depuis la rentrée, avec Mathilde qui propose une animation équine avec les poneys.

 

Ici c’est mon propre potager. Il y a un garçon, diagnostiqué Asperger, qui est au collège de Giel, il n’a pas de difficultés d’apprentissage vraiment mais c’est très difficile pour lui d’être en collectivité. Il est inscrit par le Sessad et vient une demi-journée par semaine pour faire son projet d’horticulture, nous travaillons les maths à travers les plantations. Voici la serre, ce n’est plus la saison mais voilà encore des supports visuels pour montrer où arroser, ce sont des pieds de tomates plantés par un élève, après il faut cueillir les légumes.

Pendant trois ans j’ai eu un garçon qui venait ici pour une journée entière, il venait de Caen et avec lui on faisait la cuisine le midi et on cueillait les légumes du jardin. C’est un jeune autiste qui n’aimait pas se salir les mains, quand il fallait racler les carottes il était en mesure de le faire, on amenait les légumes directement dans la cuisine et on les préparait. J’aime beaucoup voir la provenance de la nourriture. Voilà le châssis pour planter avec des repères et ils comprennent dès le début, je peux donner douze pieds de salades et ils vont voir directement où il faut planter.

Tout l’extérieur est vraiment un support pour l’enseignement. J’essaie de proposer différents lieus aux enfants.

 

 

Après la promenade dans le jardin, Anne-Marie revient sur quelques enfants qu’elle accueille en ce moment, des enfants autistes, certains sévères d’autres avec des troubles du comportement, adressés par les IME, les Sessad, l’ASE (aide sociale à l’enfance), des enfants avec une enfance très perturbée, une jeune fille actuellement en hôpital psychiatrique, une autre agoraphobe mais passionnée par les animaux …

Voici le petit coin de repos. Je travaille aussi beaucoup à travers la musique, l’éveil musical. Les enfants autistes sont plus à l’écoute des phrases chantées que dites, la voix n’a pas forcément plus d’impact  qu’un autre bruit. Pour eux cela n’est qu’un bourdonnement et pour qu’ils prêtent plus d’attention à la voix cela marche mieux si on chante, par exemple pour chaque animal à l’extérieur  il y a une chanson qui va avec. Quand  il y en a un qui donne à manger au dindon, je fais la chanson du dindon et puis cela anime aussi l’activité pour les enfants et ils comprennent où on est dans le jardin.

Nous avons une petite cuisine qui est aussi le lieu du goûter. Je suis formée avec le texte et la communication visuelle. Il y a presque trente ans en Angleterre, je travaillais beaucoup avec les supports visuels ( des étiquettes avec des images partout) pour les enfants qui ne savent pas toujours parler ou mettre des mots sur les choses. Plutôt que de dire on va faire la vaisselle à un enfant qui ne sait pas déchiffrer le mot, je lui montre l’image en lui disant on va faire la vaisselle maintenant.

 

 

Je vais vous montrer ma salle de classe quand même. Je peux vous montrer des photos, pour chaque enfant je fais un petit album pour évaluer le travail que l’on a fait ensemble.

Voici un jeune ingérable en IME, le chef de service était vraiment en recherche d’apaisement pour le jeune et un apaisement pour l’équipe et les autres jeunes du groupe. C’est un peu une bulle d’air ici, ils sont dans un univers adapté sans punitions ni vexations et cela devient l’image de soi donc d’un coup d’être dans un autre univers, dans un autre esprit, d’être valorisé.

Celui-ci, c’est le genre d’enfant qui va se mettre dans un coin, qui va rester avec un bout de ficelle toute la journée et on ne voit pas ses compétences. Grâce aux photos sa maman a pu découvrir ce qu’il faisait ici, pour un enfant qui ne peut pas parler c’est important de trouver d’autres moyens pour partager. Et elle ne croyait pas tout ce que pouvait faire son fils et comment il était motivé.

Ça c’est l’exemple de quelqu’un qui devait apprendre à porter quelque chose de lourd, au début nous avons mis très peu d’eau dans des seaux et maintenant il porte des paniers de bois. Avec lui aussi on récoltait des légumes, on faisait des courses, toutes les semaines on faisait de la cuisine, on préparait la table. On ne voit ses difficultés mais c’est quelqu’un qui ne maitrisait pas ses mains mais il était motivé pour le faire. Maintenant il commence aussi à parler, il a un vocabulaire croissant, il peut nommer des choses, demander …

Pour chaque enfant il y a un projet différent, spécifique.

Voici la fille qui ne peut pas quitter sa maison, qui fait toute sa scolarité avec le Cned. Ici elle fait les soins aux animaux et il y a une partie de la séance pour écrire, pour garder des traces. Cela fait partie de son projet.

C’est le collégien qui vient de Giel, nous travaillons les maths même s’il travaille dans l’horticulture. On a fait l’expérience, par exemple trouver combien de fèves il y a  dans une cosse …

Celui-ci il adorait tous les animaux donc lui il a fait son livre sur les animaux, les besoins, il a fait des pages et des pages, il a pris confiance en lui, il savait qu’il pouvait s’y mettre. Et c’est lui qui a tapé les panneaux de renseignements sur les animaux sur les portes des enclos. Il est fier, il a dix huit maintenant, il est venu avec ses parents et leur a montré ce qu’il avait fait.

Là, le garçon qui venait pour la cuisine, il restait la journée, voici son carnet de recettes et c’est pareil c’est un garçon qui hésite à toucher les choses mais là on voit qu’il les touche même si c’est un peu du bout des doigts, il a bien réussi. La maman a dit qu’avant il ne voulait absolument rien faire à la maison, il ne voulait pas aider, il a seize ans. Au bout d’un an il a suivi sa propre recette pour lui faire un gâteau d’anniversaire. C’était merveilleux ! Nous faisions des activités où il devait mettre en ordre les photos, taper lui-même les phrases ou appareiller les phrases avec la bonne image. Chaque fois c’était une activité construite autour de l’activité cuisine.

 

 

Avant de nous quitter, pouvez-vous conclure en nous disant quelques mots sur le fonctionnement et les soutiens que vous pouvez obtenir.

Enfin conclure c’est un grand mot car il y a encore beaucoup à dire ! Je reprends ici votre phrase « Ma vision c’est de réaliser ce que d’autres personnes veulent venir pratiquer, partager les expériences, les talents et amener des personnes différentes » et nous reviendrons pour mettre en avant les projets en cours avec l’association L’Etape à Flers, Benoit et Thierry le musicien, et ceux à venir …

 

Voilà je peux parler un peu du fonctionnement ici.

Les lieux m’appartiennent, je les mets à titre gratuit à la disposition de l’association. Ce qui est facturé pour les parents c’est uniquement mon temps en face d’enfants. Actuellement au bout de cinq ans, l’association (bien que ce soit son but) n’est toujours pas en mesure de me mensualiser.

Je fais autant d’heures en dehors que de présence auprès des enfants, entre les visites, les réunions, les parents que je reçois … la moitié de mon temps est du bénévolat mais nous avons pu embaucher une éducatrice spécialisée.

Pendant trois ans, avec la secrétaire nous avons monté plein de dossiers de demandes de subventions et nous avons été lauréat  en 2013, nous avons eu cinq milles euros (le premier prix départemental) par le Crédit Mutuel.

C’est ce qui a lancé vraiment le projet car jusque là je travaillais totalement bénévolement. Nous n’avions pas de trésorerie. Puis EDF qui nous a accordé quinze mille euros a été le grand coup de pouce, et avec cet argent là nous avons pu créer notre propre fond d’aide aux familles, parce que pour les famille c’est très compliqué le financement. Au début, nous facturions un tarif minimum mais tout de même, moi je ne pensais pas que c’était possible que les parents doivent sortir l’argent de leurs poches faute d’endroits adaptés pour leurs enfants !

Maintenant, l’association peut subventionner les parents selon le quotient familial de la CAF. Au bout de trois ans, nous avons aussi été suivis le Crédit Agricole, nous sommes allés à Caen recevoir le premier prix régional pour le projet, une autre structure « Archipel des utopies » dans le sud de la France qui nous a donné  quatre mille euros. Donc pendant trois ans nous avons fonctionné avec les dons, avec le mécénat et aussi avec l’adhésion (environ cent dix adhérents).

Quand je disais c’est à titre gratuit, l’association me donne tout de même une contribution pour les frais de fonctionnement mais c’est un tiers des dépenses réelles. Nous avons fait ça pendant trois ans dans l’espoir qu’au bout de trois ans on puisse faire la demande auprès du conseil départemental car il faut trois ans d’expérience avant de pouvoir déposer un dossier de demande de subvention. Nous étions assez confiants car Autisme en Basse Normandie sont venus et ils ont donné vraiment un bon retour, nous sommes bien soutenus dans l’Orne par Jérome Nuri le député (il y a d’autres élus qui viennent tous les ans pour les portes ouvertes), nous sommes reconnus par la MDPH où j’assiste régulièrement à des réunions. Nous avons pu avoir très rapidement l’agrément jeunesse éducation populaire, condition nécessaire pour une demande de subvention mais au bout de six mois j’ai reçu le courrier qui disait qu’on n’était pas parmi les priorités pour cette année là.

Notre dossier  a été transmis à une personne qui gère l’action Enfance et Famille, elle est venue avec équipe se rendre compte de notre travail et nous avons bon espoir que notre demande aboutisse.

Chaque demi-journée d’accueil est précieuse car ce sont des enfants qui posent des vrais soucis. Donc je crois qu’il est temps que ce soit valorisé un peu plus par les pouvoirs publics.

J’aimerais revenir sur l’équipe très active dans le bureau, Arlette qui est en retraite, trésorière depuis le début, elle est formidable,  Noëlle de Rabodanges, secrétaire qui est infirmière est investit son temps pour monter des dossiers, il y aussi Didier, le vice président qui a monté le projet avec moi au début, Monique, vice trésorière qui aide aussi beaucoup maintenant. Vraiment je suis entourée par des personnes formidables.

Il y a aussi des personnes comme Benoit Delomez, Thierry Bourdon de l’association Art Parenthèse c’est un plasticien autour de la danse, Colette Landry de Flers qui depuis trente ans est à l’association de Atelier 7. En 2015 ils ont amené un spectacle de danse ici pour animer le lieu.

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Par Maryline Bart, le .

Crédits

Anne-Marie Bowring