Victor Hugo vient de mourir

Les derniers jours de Victor Hugo

Victor Hugo vient de mourir

Résumé

« La nouvelle court les rues, les pas de porte et les métiers, on entend l’autre dire qu’il est mort le poète. Vient alors cette étrange collision des mots et de la vie, qui produit du silence puis des gestes ralentis au travail. L’homme qui leur a tendu un miroir n’est plus là. Tout s’amplifie, tout s’accélère. On dirait qu’en mourant, qu’en glissant vers l’abîme, il creuse un grand trou et y aspire son temps, sa ville… »
La mort de Victor Hugo puis les funérailles d’État qui s’annoncent déclenchent une véritable bataille. Paris est pris de fièvre.
D’un événement historique naît une fable moderne, un texte intime et épique où tout est vrai, tout est roman.

Mon avis

Ce livre nous plonge directement dans les derniers jours de la vie de Victor Hugo. On le voit sur son lit de mort s’agiter pour parler encore et encore. Il se dresse, dit des phrases, se débat comme un forcené. Tout le monde sait qu’il vit ses derniers jours. Un évêque s’est déplacé de Tours pour rallier le poète à la religion catholique, mais en vain. Il refuse. Il meurt dans son lit à Paris, ses deux petits-enfants à ses côtés. On est en mai1885. Cet événement est un coup de tonnerre dans la capitale dont les composantes sociales s’agitent : une poussée fiévreuse envahit tous les quartiers et toutes les institutions.
Les chambres syndicales, les corporations de tous genres, les libres penseurs, les socialistes, les anarchistes ont bien l’intention de profiter de la mort de l’écrivain des « Misérables » pour fomenter un soulèvement, une nouvelle insurrection qui balayera la troisième république jugée soutenir la bourgeoisie contre le petit peuple qu’on exploite jusqu’au sang.
Le souvenir de La Commune est encore frais dans les mémoires avec son cortège de massacres.
En face, les institutionnels, élus, parlementaires, sénateurs, préfets, y compris le président Jules Grévy sentent la menace d’un basculement du peuple vers l’émeute.
On va donc tout faire du côté des autorités pour contenir toute velléité insurrectionnelle. Un rassemblement de contestataires au cimetière du Père-Lachaise sera sur-le-champ réprimé dans le sang, des espions seront envoyés pour renseigner les forces de police sur les personnages à surveiller de près ou à arrêter.
Mais, des Obsèques Nationales sont décrétées pour le lundi 1er juin 1885, et le cercueil sera exposé sous l’Arc de Triomphe la veille, c’est-à-dire le dimanche. Le choix de ce calendrier écarte les ouvriers, petits salariés, petites gens condamnés à se rendre à leur atelier le lundi jour de travail, ce qui élimine, sur le papier, une bonne partie de la population. Malgré cela, le jour des obsèques, entre un million et un million et demi de personnes seront sur le parcours du cortège jusqu’au Panthéon. Une foule compacte se réunit, pleine de ferveur pour ce jour qui est le leur, pour cet homme qui fut de leurs combats.

C’est comme si, nous lecteurs, nous y étions. Le cœur de Paris palpite. L’élan est total. Nous sommes le peuple de Paris.
Un roman qui résonne fort comme un récit vibrant d’histoire de France.

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Par Jean-Pierre Courtois, le .

Crédits

Judith Perrignon