Le Sablier. Pôle des Arts de la Marionnette en Normandie
Square de Niederwerrn
14123 Ifs
Mardi 14 mai et mercredi 15 mai 2019
« L’idée était de raconter la trajectoire d’une vie à travers les écrits de Camille Claudel, ses correspondances. Les quelques courriers qu’elle a reçu, mais qui ont été en grande partie perdus pendant ses déménagements et pendant son long internement en hôpital psychiatrique. Et surtout les courriers qu’elle a écrit, disséminés à travers le monde. C’était pour nous une matière littéraire riche, qui nous intéressait beaucoup. Elle parlait en même temps du temps, du milieu artistique de cette époque et aussi de l’intimité de Camille Claudel avec le monde extérieur, en particulier avec Auguste Rodin. » Brice Berthoud
Sur scène, Fanny Lasfargues à la contrebasse, accompagne avec beaucoup de délicatesse et de talent Camille Trouvé qui fait revivre sous nos yeux une artiste fascinante qu’une autre époque n’a pas su reconnaitre. La vie intense et tragique de la sculptrice se déroule sous nos yeux à travers sa correspondance avec son frère Paul, son amie et son maitre et amant Auguste Rodin. Camille Claudel est cette femme tout de blanc vêtue, au milieu d’une multitude de feuilles blanches, lisses, roulées en boules, froissées, déchirées, sculptées qu’interprète magistralement la comédienne.
Ce sont des mots touchants, lus, criés, des mots révoltés qui parlent d’amour avec rage et désespoir, des mots qui nous prennent au cœur et aux tripes, qui nous couvrent de frissons grâce à l’intensité du jeu de Camille Trouvé.
Nous assistons à la très belle performance d’une comédienne superbement servie par une mise en scène brillante et inventive. Un mélange des genres entre théâtre et marionnettes sublimé par le lumière, j’ai trouvé la scène d’amour entre Camille et Rodin magnifique.
Du rêve que fut ma vie est un spectacle sensuel et bouleversant, un portrait entre ombre et lumière sur la lucidité de la sculptrice, muse et rebelle qui a résisté à la norme. Un regard sur le monde, sur l’art, sur les hommes et sur elle-même qui l’a conduit à être exclue de la société et à sombrer.
Une histoire de Camille Trouvé et Brice Berthoud
Compagnie Les Anges au Plafond
Jeu et manipulation Camille Trouvé
Musique Fanny Lasfargues
Scénographie et mise en page Brice Berthoud assisté de Jonas Coutancier
